Des missiles russes s’abattent sur le port d’Odessa, vital pour exporter les céréales

Par latribune.fr  |   |  480  mots
En tirant des missiles sur Odessa, le président russe a "craché au visage du secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres et du président turc Recep (Tayyip) Erdogan, qui ont déployé d'énormes efforts pour parvenir à cet accord", a-t-il ajouté. (Crédits : Reuters)
Kiev accuse Moscou de vouloir compromettre l’application de l’accord, signé la veille, pour la reprise des exportations des céréales ukrainiennes.

Des missiles russes ont visé samedi le port d'Odessa sur la mer Noire, a annoncé l'Ukraine qui a accusé Moscou de compromettre l'application de l'accord signé la veille pour la reprise des exportations de céréales ukrainiennes bloquées par la guerre. "L'ennemi a attaqué le port d'Odessa avec des missiles de croisière de type Kalibr. Deux missiles ont été abattus par la défense antiaérienne", a annoncé un porte-parole de l'administration de la région d'Odessa, Serguiï Bratchouk, dans un communiqué posté sur les réseaux sociaux.

Cette frappe est intervenue au lendemain de la signature à Istanbul d'un accord paraphé séparément par les deux belligérants qui doit permettre d'exporter entre 20 et 25 millions de tonnes de grain bloquées en Ukraine. "Il a fallu moins de 24 heures à la Fédération de Russie pour remettre en cause, avec des attaques de missiles sur le territoire du port d'Odessa, les accords et les promesses qu'elle a faites à l'ONU et la Turquie dans le document signé hier à Istanbul", a affirmé le porte-parole du ministère des Affaires étrangères Oleg Nikolenko.

Le spectre d'une aggravation de la crise alimentaire

En tirant des missiles sur Odessa, le président russe a "craché au visage du secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres et du président turc Recep (Tayyip) Erdogan, qui ont déployé d'énormes efforts pour parvenir à cet accord", a-t-il ajouté. Il a affirmé que Moscou assumerait "l'entière responsabilité" de l'échec de l'accord. "Si l'accord conclu n'est pas respecté, la Russie assumera l'entière responsabilité de l'aggravation de la crise alimentaire mondiale", a prévenu le porte-parole. Cet accord doit soulager les pays dépendants des marchés russe et ukrainien - 30% du commerce mondial du blé à eux deux.

Cette attaque russe suscite la colère de l'Occident. Le chef de la diplomatie de l'Union européenne, Josep Borrell, a accusé samedi la Russie d'avoir mené une attaque "répréhensible""Frapper une cible cruciale pour l'exportation de céréales un jour après la signature des accords d'Istanbul est particulièrement répréhensible et démontre une fois de plus le mépris total de la Russie pour le droit international et les engagements", a-t-il écrit sur Twitter.

Washington continue d'épauler Kiev militairement

L'accord sur l'exportation des céréales avait, pourtant, été largement salué avant l'attaque russe. L'Union africaine (UA) s'en est notamment "félicitée" ce samedi matin. Un "développement bienvenu" pour le continent qui fait face à un risque accru de famine.

En parallèle, les Etats-Unis ont annoncé poursuivre, ce vendredi, leur soutien militaire à l'Ukraine. Une nouvelle tranche d'aide à hauteur de 270 millions de dollars, comprenant notamment quatre nouveaux systèmes d'artillerie de précision Himars, a été débloquée.

(avec AFP)