Deux journalistes accusés de chantage contre le roi du Maroc

Par latribune.fr  |   |  372  mots
Mohammed VI, ici en septembre 2011, a déposé plainte la semaine dernière pour chantage et extorsion auprès du procureur de la République de Paris, qui a ouvert une information judiciaire.
Eric Laurent et Catherine Graciet, journalistes indépendants, ont été interpellés après un rendez-vous avec un représentant du Maroc où ils ont reçu de l'argent, a indiqué une source proche du dossier.

Ils auraient demandé trois millions d'euros. Deux journalistes français, soupçonnés d'avoir fait chanter le royaume du Maroc pour ne pas publier un livre contenant des informations compromettantes ont été arrêtés jeudi 27 août à Paris.

Eric Laurent et Catherine Graciet ont été interpellés après un rendez-vous avec un représentant du Maroc où ils ont reçu de l'argent, a indiqué une source proche du dossier à l'AFP, confirmant des propos de l'un des avocats de Rabat, Me Eric Dupond-Moretti, sur la radio RTL. "Il y a eu remise et acceptation d'une somme d'argent", a indiqué cette source.

Auteurs notamment du livre Le Roi prédateur, main basse sur le Maroc (Seuil), publié en 2012, dans lequel ils relatent l'emprise économique qu'exerce le souverain sur le pays, les deux journalistes ont été placés en garde à vue à la Brigade de répression de la délinquance contre la personne (BRDP) dans le cadre d'une information judiciaire ouverte mercredi pour tentative d'extorsion de fonds et tentative de chantage, a précisé la source judiciaire. Contactées par l'AFP, les Editions du Seuil ont confirmé que les deux auteurs préparaient un livre sur le roi du Maroc Mohammed VI, "pour une sortie en janvier-février".

Une plainte déposée à Paris

Mohammed VI a déposé plainte la semaine dernière pour chantage et extorsion auprès du procureur de la République de Paris, qui a ouvert une information judiciaire. Selon le récit de l'avocat du Maroc sur RTL, Eric Laurent avait contacté une première fois le cabinet royal le 23 juillet, en indiquant qu'il préparait un livre.

Un premier rendez-vous aurait eu lieu le 11 août, au cours duquel le journaliste aurait proposé de ne pas diffuser le livre contre trois millions d'euros. Après la plainte, deux autres rendez-vous ont été organisés, dont celui de jeudi, mais sous la surveillance cette fois des enquêteurs. Lors de cette dernière réunion, le journaliste et son co-auteur, ont accepté de l'argent et signé un contrat, d'après Eric Dupond-Moretti. Et

"Le contrat, c'est en réalité la signature de leur culpabilité et la signature de ce chantage", a-t-il ajouté.

(avec AFP et Reuters)