Donald Trump critique (encore) la Fed et désavoue son président

Par latribune.fr  |   |  523  mots
Le président américain Donald Trump. (Crédits : Kevin Lamarque)
Le président américain Donald Trump a réitéré ses critiques publiques à l'encontre de la Réserve Fédérale (Fed) et de son président Jerome Powell, estimant que la hausse des taux de la banque centrale était préjudiciable à l'économie américaine.

Décidément la Fed s'avère être l'une des cibles favorite de Donald Trump. Pour cause, dans un entretien donné mardi, le président américain a, une nouvelle fois, critiqué l'organisme gouvernemental et son président Jerome Powell, pourtant nommé par ses propres soins. Le motif du grief est le même que d'habitude : le locataire de la Maison-Blanche estime que la banque centrale américaine commet une erreur en augmentant ses taux d'intérêts. Or, Jerome Powell défend et applique cette politique ce qui suscite l'ire présidentielle à son encontre.

« Jusque-là, je ne suis même pas un petit peu content d'avoir choisi Jay (Powell, le président de l'institut d'émission). Même pas un tout petit peu. Et je ne blâme personne, mais ce que je vous dis c'est que la Fed est complètement à côté de la plaque avec ce qu'elle est en train de faire », a lâché le président dans une énième envolée critique contre la banque centrale, une institution qu'il avait par le passé qualifiée de « folle », et son président.

Le souffre-douleur Powell

« Je fais des deals et la Fed ne m'aide pas », a affirmé le président. « Ils font une erreur parce que j'ai de l'instinct, mon instinct m'en dit parfois plus que le cerveau de n'importe qui d'autre ne pourra jamais me dire », a souligné le président.

Les déclarations de Donald Trump détonnent : ses critiques incessantes contre Jerome Powell et la banque centrale vont totalement à l'encontre de la tradition de réserve en public adoptée par la plupart de ses prédécesseurs. Or, M. Trump n'hésite pas à tancer publiquement la Fed quand quelque chose disfonctionne dans l'économie amériain :  Wall Street chute: « la Fed est tombée sur la tête », s'écrie Trump. General Motors supprime des milliers d'emplois : « la Fed est à côté de la plaque », analyse le président américain.

Pourtant M. Trump est loin d'être le seul à s'inquiéter du resserrement des taux d'intérêts par la Fed après presque une décennie d'argent quasiment gratuit. Certains économistes craignent qu'elle ne tue une économie presque parfaite, avec une progression du PIB de 3,5% au troisième trimestre et un chômage à 3,7%, le plus faible depuis 48 ans, et une inflation maîtrisée.

Une nouvelle hausse des taux en décembre

L'institut d'émission lui s'évertue à expliquer que pour l'heure le niveau de son loyer de l'argent continue encore d'encourager la croissance et qu'il va devoir augmenter « graduellement » ses taux pour éviter une surchauffe.

Une nouvelle hausse est attendue en décembre, les responsables du comité monétaire - qui fixe les taux d'intérêts -  soulignent désormais qu'ils vont regarder de près les statistiques économiques pour déterminer les prochaines hausses.

Jerome Powell, qui a pris ses fonctions en février, aura l'occasion mercredi sinon de répondre au président et, au moins, expliciter une nouvelle fois son raisonnement. Il donnera un discours très attendu par les marchés à New York.

(Avec AFP)