Donald Trump minimise le rapport de la CIA et du FBI sur le piratage russe

Par latribune.fr  |   |  771  mots
Le président élu des Etats-Unis ne croit pas devoir son élection à Vladimir Poutine.
Les agences de renseignement des Etats-Unis ont mis en cause le président russe dans les attaques informatiques contre l'élection présidentielle. Mais Donald Trump estime que ceci n'a pas influé sur le résultat.

La Russie aurait bien mené une « campagne de piratage d'envergure » pour saboter l'élection présidentielle américaine et l'opération aurait été ordonnée par le président Vladimir Poutine lui-même dans le but de faire élire Donald Trump à la Maison Blanche. Ce sont les principales conclusions d'un rapport de 14 pages qui a été rendu public ce vendredi par les agences de renseignement des Etats-Unis qui n'hésite donc pas à mettre en cause directement le président de la Fédération de Russie.

« Ingérence sans précédent »

Selon ce rapport, l'ingérence russe est « sans précédent » et constitue une « escalade significative » par rapport aux précédents cas d'espionnage liés aux élections. Le but de l'opération aurait été de « détruire la foi dans la démocratie américaine, dénigrer la candidate démocrate Hillary Clinton et nuire à sa prochaine présidence ». Les agences soulignent cependant que la Russie « a développé une claire préférence pour Donald Trump » et a « cherché à de nombreuses reprises à favoriser artificiellement ses chances ».

La Russie à la manœuvre

Le rapport, qui garde confidentiel les éléments de preuves formelles, rejette explicitement les affirmations du président élu des Etats-Unis Donald Trump qui a, à plusieurs reprises, indiqué que les agences de renseignement étaient incapables de déterminer qui était à l'origine des piratages des réseaux du parti démocrate. Il contredit aussi les affirmations de Julian Assange, le fondateur du site Wikileaks, qui avait publié plusieurs informations gênantes pour la candidate démocrate, et qui avait assuré que la Russie n'était pas à l'origine des fuites. Le rapport conclut « avec une assurance élevée » que les services de renseignement russes ont pénétré les systèmes informatiques des partis politiques aux Etats-Unis et les ont ensuite « relayé » à Wikileaks. Le but de cette action était de maintenir l'attention du public sur le scandale des e-mails non sécurisés utilisés par Hillary Clinton pendant son mandat de secrétaire d'Etat.

Intentions de Vladimir Poutine

Les services de renseignement des Etats-Unis prétendent que leurs homologues russes ont « volé » au parti démocrate dès mars des données qu'ils ont ensuite transmises à Wikileaks. Mais le rapport explique aussi la vaste offensive de « propagande » de la Russie sur les réseaux sociaux notamment visant à nuire à la démocratie américaine et à Hillary Clinton. Pour le rapport, Vladimir Poutine aurait souhaité affaiblir les Etats-Unis pour bénéficier d'une position de force sur les dossiers syrien et ukrainien. De plus, Moscou a vu dans cette offensive une « réponse » à un certains nombres de révélations gênantes pour le pouvoir russe, notamment celles des « Panama Papers ».

Réaction de Donald Trump

Donald Trump a participé à une réunion avec les agences de renseignement au sujet de ce rapport. Il semble être revenu de sa ligne de rejet de tout piratage d'origine russe défendue encore cette semaine. Il a aisni indiqué avoir le « plus grand respect » pour le travail de ces agences qu'il a pourtant à plusieurs reprises dénigré. Et s'il a reconnu la possibilité que la Russie soit derrière des actions de piratage, il a précisé dans un communiqué que ce pays, comme la Chine, d'autres pays et d'autres groupes « peuvent avoir cherché » à influencer l'élection. Précisant que son parti avait aussi été attaqué, mais s'était mieux défendu que les Démocrates, Donald Trump a estimé que ces actions n'ont eu « absolument aucun effet sur le résultat de l'élection ». Il a notamment souligné que le « comptage des voix » n'avait pas été piraté, ce que le rapport ne semble pas contester.

Dans les heures qui ont suivi, le président élu a, comme à son habitude, publié des tweets pour défendre des relations plus apaisées avec la Russie. "Avoir des bonnes relations avec la Russie est une bonne chose, pas une mauvaise chose. Seuls les gens stupides et les imbéciles peuvent penser le contraire", a-t-il indiqué.

 Dans un tweet publié peu après, il assure que, qu'une fois lui président, "la Russie respectera plus les Etats-Unis qu'aujourd'hui". Et d'affirmer que "nous avons assez de problèmes pour ne pas en rajouter un autre".