En Israël, Emmanuel Macron prône une « coalition » internationale contre le Hamas

Par latribune.fr  |   |  858  mots
Le premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et le président Emmanuel Macron lors d'une conférence de presse à Jérusalem. (Crédits : POOL)
La visite du chef de l'Etat à Jérusalem intervient au 18e jour de la guerre entre Israël et le Hamas. Le président français Emmanuel Macron est attendu en fin de journée à Ramallah, siège de l'Autorité palestinienne rivale du Hamas.

« Les actes que vous avez subis dépassent tout entendement. Comme toutes les victimes du terrorisme, ces morts n'ont pas d'autres mobiles que la haine pure », a affirmé Emmanuel Macron, lors d'une conférence de presse à Jérusalem (Israël), au côté du Premier ministre israélien, Benyamin Netanyahou. « Nos deux pays sont liés par le même deuil », a-t-il poursuivi, évoquant la mort de 30 ressortissants français dans l'attaque du Hamas.

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Cette visite intervient au 18e jour de la guerre entre Israël et le Hamas, déclenchée après l'attaque du mouvement palestinien sur le sol israélien le 7 octobre dernier. Cette attaque sans précédent a fait plus de 1.400 morts sur le sol israélien, en très grande majorité des civils. Les représailles israéliennes à Gaza ont fait plus de 5.000 morts, également civils pour la plupart, selon le ministère de la Santé du Hamas.

Une « coalition » internationale

Alors que le président français avait déclaré la semaine dernière devant la presse qu'il se rendrait au Proche-Orient seulement s'il était convaincu qu'une telle visite serait « utile », le président a proposé une « coalition » internationale pour « lutter » contre le mouvement islamiste palestinien qui contrôle la bande de Gaza.

« La priorité, votre priorité, mais aussi celle de toutes les démocraties et de la France, est de vaincre ces groupes terroristes », a-t-il souligné.

« Je propose à nos partenaires internationaux (...) que nous puissions bâtir une coalition régionale et internationale pour lutter contre les groupes terroristes qui nous menacent tous », a insisté Emmanuel Macron, sans préciser s'il avait évoqué cette hypothèse avec les autres pays concernés, Etats-Unis en tête.

« Nous nous employons avec Israël et d'autres partenaires à obtenir la libération de tous les otages », a souligné le chef de l'Etat français, qui avait auparavant rencontré les familles de certains de ces otages et promis de tout faire pour obtenir leur retour. « C'est pour la France une priorité », a-t-il insisté. Dès son arrivée à l'aéroport de Tel-Aviv mardi matin, il avait rencontré, lors d'un échange empreint d'émotion, des familles de Français ou Franco-israéliens tués, disparus ou retenus otages dans la bande de Gaza.

Il a d'ailleurs revu à la hausse le bilan en affirmant que neuf Français ou Franco-Israéliens étaient « retenus », l'Elysée a précisé qu'ils étaient otages ou portés disparus. Parmi les familles, celle de Mia Shem, une otage franco-israélienne dont une vidéo a été diffusée la semaine dernière par le Hamas.

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« La lutte doit être sans merci, mais pas sans règles »

Le président français n'a pas ménagé le Hamas : c'est « un groupe terroriste », « c'est pourquoi il ne porte pas la cause palestinienne » et « doit être combattu avec force ».

Cependant, « la lutte doit être sans merci, mais pas sans règles », a nuancé le président français, invitant au respect du droit de la guerre et humanitaire, et rappelant que « les démocraties ne prennent pas pour cible les civils, ni à Gaza, ni nulle part ». Emmanuel Macron a assuré avoir discuté avec Benyamin Netanyahou des moyens d'aider concrètement les Palestiniens déplacés par les combats dans la bande de Gaza, en coordination avec les pays de la région.

Le chef de l'Etat français a aussi plaidé pour une relance du processus politique avec l'Autorité palestinienne dans le but de parvenir à une solution à deux Etats qui offre des perspectives d'avenir à la région. Pour éviter un embrasement régional, il a plaidé pour la relance du processus politique « en acceptant le droit légitime des Palestiniens à disposer d'un territoire et d'un Etat, en paix et en sécurité au côté d'Israël ».

Mettant en garde contre « une conflagration régionale dont chacun sortirait perdant », il a appelé solennellement et nommément « le régime iranien » et ses alliés régionaux, « le Hezbollah » libanais et « les Houthis au Yémen », à « ne pas prendre le risque inconsidéré d'ouvrir de nouveaux fronts », alors que la situation est très tendue à la frontière avec le Liban.

Le président français, qui avait été reçu dans la matinée par son homologue israélien Isaac Herzog, est attendu en fin de journée à Ramallah, siège de l'Autorité palestinienne rivale du Hamas. Il se rendra ensuite à Amman, en Jordanie, où il s'entretiendra avec le roi Abdallah et d'autres dirigeants, a fait savoir l'Elysée.

Le déplacement d'Emmanuel Macron intervient près d'une semaine après celui du président américain Joe Biden, qui a négocié en parallèle avec l'Egypte le déblocage d'aide humanitaire via le point de passage frontalier de Rafah, seul axe reliant la bande de Gaza qui n'est pas contrôlé par Israël. Les dirigeants britannique, allemand et italien se sont aussi rendus en Israël la semaine dernière.

(Avec agences)