Groupe russe Wagner : les Etats-Unis mettent en garde le Mali

Par latribune.fr  |   |  355  mots
"Il serait particulièrement malheureux que des acteurs extérieurs s'engagent en rendant les choses encore plus difficiles et compliquées, je pense en particulier au groupe Wagner", a expliqué le secrétaire d'Etat américain, Antony Blinken. (Crédits : POOL)
Le secrétaire d’État américain Antony Blinken s'inquiète de l'instabilité au Mali et met en garde le groupe de sécurité privé russe Wagner contre toute tentative d'ingérence.

Le secrétaire d'État américain Antony Blinken s'est inquiété samedi de l'instabilité au Mali et a mis en garde le groupe de sécurité privé russe Wagner contre toute tentative d'ingérence. Le chef de la diplomatie américaine se trouvait au Sénégal, dernière étape de sa tournée africaine. La communauté internationale fait pression pour que la junte de Bamako, après les putsch d'août 2020 et mai 2021, respecte son engagement de rendre le pouvoir aux civils à l'horizon de 2022, avec l'organisation d'élections présidentielle et législatives.

La Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) a imposé début novembre des sanctions contre des membres de la junte après que cette dernière eut informé l'instance de l'impossibilité d'honorer l'échéance électorale de 2022. "Nous espérons reprendre toute notre assistance dès qu'un gouvernement démocratiquement élu sera entré en fonction", a déclaré Antony Blinken lors d'une conférence de presse à Dakar.

Les mercenaires russes Wagner dans le viseur américain

"Il serait particulièrement malheureux que des acteurs extérieurs s'engagent en rendant les choses encore plus difficiles et compliquées, je pense en particulier au groupe Wagner", a expliqué le secrétaire d'Etat américain. Reuters a révélé en septembre que la junte au pouvoir était en discussion avec le groupe paramilitaire russe Wagner à la suite de la décision de la France de réduire sa présence militaire au Sahel.

Les ministres français des Armées et des Affaires étrangères ont déclaré le 12 novembre à leurs homologues russes, Sergueï Choïgou et Sergueï Lavrov, que le déploiement de mercenaires de Wagner au Sahel serait "inacceptable". La Russie, qui nie tout lien avec Wagner, a balayé les préoccupations françaises, soulignant qu'il appartenait aux seules autorités de Bamako de décider de leur stratégie dans la lutte contre les groupes djihadistes au Sahel. Le 10 juin, Emmanuel Macron a annoncé une "transformation profonde" de l'opération Barkhane, avec l'objectif de maintenir à terme entre 2.500 et 3.000 hommes au Sahel, sur les 5.100 mobilisés aujourd'hui.