Guerre en Ukraine : la France demande à la Chine de passer « des messages » à la Russie

Par latribune.fr  |   |  550  mots
(Crédits : Reuters)
Lors d'une visite à Pékin, le ministre français des Affaires étrangères, Stéphane Séjourné, a souligné le rôle clé de la Chine, qui se présente comme une partie neutre, dans le respect de la souveraineté de l'Ukraine. Il a également rejeté la nécessité d'un « découplage » d'avec la Chine, tout en plaidant pour un « rééquilibrage » de ses relations économiques avec l'Europe.

« Evidemment, la Chine joue un rôle clé dans l'indépendance, le respect du droit international y compris la souveraineté de l'Ukraine ». C'est pourquoi, « nous attendons de la Chine qu'elle passe des messages très clairs à la Russie », a déclaré lundi le ministre français des Affaires étrangères, Stéphane Séjourné, depuis Pékin, lors d'une conférence de presse avec son homologue chinois Wang Yi.

« Cette guerre concerne l'ensemble de la communauté internationale », a encore lancé  Stéphane Séjourné, en visite pour une journée dans la capitale chinoise, en plaidant pour « un rapport de force favorable à l'Ukraine ».

La volonté de « maintenir un dialogue étroit »

La Chine, qui se présente comme une partie neutre, mais dont la relation avec la Russie s'est approfondie depuis le début du conflit, est régulièrement appelée par la communauté occidentale à jouer un rôle plus actif dans ce conflit, en utilisant son influence sur Moscou. Pékin prône un règlement politique pour mettre fin aux combats.

Dans son discours introductif de la conférence de presse,  Wang Yi n'avait pas évoqué spécifiquement le conflit en Ukraine.

« Nous avons une conviction, c'est qu'il n'y aura pas de paix durable si elle n'est pas négociée avec les Ukrainiens », a toutefois insisté le ministre français. « Il n'y aura pas de sécurité pour les Européens s'il n'y a pas de paix conforme au droit international ».

« C'est donc un enjeu essentiel pour nous, c'est pour cela que la France est déterminée à maintenir un dialogue étroit avec la Chine », a encore déclaré Stéphane Séjourné.

Des échanges reposant sur « une base saine et durable »

Alors que, ces derniers mois, plusieurs dirigeants politiques en Europe et aux Etats-Unis ont évoqué la nécessité de réduire la dépendance de leur pays au géant asiatique, ce à quoi le gouvernement chinois se dit fortement opposé, le ministre français a aussi défendu le maintien de relations économiques fortes avec le géant asiatique.

« Il n'est pas souhaitable de se découpler de la Chine », a-t-il affirmé.

Il a néanmoins plaidé pour un « rééquilibrage économique », car « nos échanges doivent aussi reposer sur une base saine et durable ».

Une position  « appréciée » par Pékin

Wang Yi a dit « apprécier » que son homologue rejette l'idée d'un découplage.

« Il n'est pas possible de se découpler de la Chine, et le découplage d'avec la Chine est le le plus grand risque », a-t-il déclaré.

« Je crois qu'il a été prouvé, et que ce sera encore prouvé, que la Chine est une opportunité et non un risque pour l'Europe. Les deux parties sont des partenaires et non des rivaux », a-t-il ajouté.

La visite de Stéphane Séjourné s'inscrit dans le cadre du 60e anniversaire des relations diplomatiques entre la France et la Chine, et dans un contexte de reprise des échanges en face-à-face depuis la sortie du Covid. C'est la deuxième fois en moins de six mois qu'un ministre des Affaires étrangères français se rend en Chine, après la visite en novembre dernier de Catherine Colonna. Le président français Emmanuel Macron s'est lui rendu en Chine en avril 2023.