Inflation nulle au Japon : vers un retour de la déflation ?

Par latribune.fr avec Reuters  |   |  382  mots
Autre indicateur inquiétant pour le Japon: la consommation des ménages a reculé de 2,9% sur un an,. il s'agit de son septième mois de baisse. (Crédits : YUYA SHINO)
L'inflation de base au Japon est retombée à zéro en février, son premier mois sans hausse depuis mai 2013. Ce coup d'arrêt plaide en faveur de nouvelles mesures de soutien monétaire de la part de la Banque du Japon) au cours des prochains mois, pour éviter un retour à la déflation.

Le Japon n'est peut-être pas sorti totalement du spectre de la déflation. L'indice d'inflation de base, qui inclut les prix du pétrole mais exclut les prix des produits alimentaires frais, est en hausse de 2% en rythme annuel.

Mais en excluant l'impact du relèvement de la TVA intervenu l'an dernier, il reste inchangé par rapport à février 2014, s'éloignant donc de l'objectif prioritaire de la BoJ, à savoir une hausse de 2% par an des prix à la consommation.

Il s'agit donc le premier mois sans hausse depuis mai 2013.

"L'inflation de base pourrait reculer de jusqu'à 0,5% avant de toucher son point bas autour de juillet et de remonter en fin d'année", estime Junko Nishioka, chef économiste de Sumitomo Mitsui Banking.

Une absence de remontée des prix pousserait la BoJ à agir

La banque centrale japonaise avait prévenu que la chute des cours du pétrole devrait peser sur l'inflation durant la majeure partie de cette année. Les derniers chiffres fournissent des arguments aux partisans d'un accroissement de son soutien à l'activité et au crédit.

Harada Yutaka, entré récemment au comité de politique monétaire de la BoJ et partisan d'une stratégie offensive d'assouplissement, a déclaré jeudi que le calendrier prévisionnel d'une remontée de l'inflation à 2% d'ici deux ans n'était pas rigide, ce qui sous-entend qu'il est peu probable que la BoJ prenne prochainement de nouvelles initiatives.

Reste qu'une absence persistante de signes de remontée des prix pourrait l'obliger à agir pour éviter un retour à la déflation, la principale plaie de l'économie japonaise pendant près de 20 ans. La plupart des observateurs estiment que de nouvelles mesures d'assouplissement quantitatif pourraient être annoncées au second semestre, complétant celles d'octobre dernier.

La consommation des ménages inquiète

D'autres indicateurs économiques publiés vendredi 27 mars n'offrent guère de motifs de soulagement, la consommation des ménages ayant reculé de 2,9% sur un an, son septième mois de baisse.

Seule modeste consolation: le marché du travail reste dynamique, le ratio entre offres et demandes d'emploi s'inscrivant à son plus haut niveau depuis 20 ans et le taux de chômage reculant à 3,5%, un niveau que nombre d'économistes jugent correspondre à une situation de plein emploi.

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