Islande : les Pirates déçoivent, pas de majorité absolue

Par latribune.fr  |   |  461  mots
Les Islandais ont voté, mais n'ont pas choisi entre droite et gauche.
Les Pirates n'arrivent qu'en 3e position des élections générales islandaises avec 14,4 % des voix. Droite et gauche sont à égalité, laissant un parti libéral écologiste en faiseur de rois.

Le grand chambardement n'a pas eu lieu en Islande. Lors des élections du parlement du pays, l'Althing, samedi 29 octobre, le Parti de l'Indépendance, force conservatrice qui a dominé la politique du pays depuis l'indépendance du Danemark en 1944, est à nouveau arrivé en tête selon les résultats partiels connus vers 9h dimanche. Malgré l'implication de son chef de file, Bjarni Benediktsson dans le scandale des Panama Papers, il s'est même renforcé par rapport à 2013, passant de 26,7 % des voix à 29,1 % des voix et de 19 à 21 sièges. En revanche, son allié, le Parti du Progrès de l'ancien premier ministre Sigmundur Davið Gunlaugsson, qui avait dû démissionné suite au scandale des Panama Papers, passant de 24,4 % à 11,3 % et de 19 à 8 sièges.

Les Pirates déçoivent

La coalition sortante, formée de ces deux partis, perd donc sa majorité absolue avec seulement 29 sièges quand il en faudrait 32. Mais, face à elle, l'alliance de la gauche et du centre, rapidement ébauchée avant le scrutin, ne fait pas mieux. Alors que les Sociaux-démocrates ont confirmé leur effondrement (5,8 % en 3 sièges) et que les Centristes de Futur Radieux reculent (7,3 % et 5 sièges), le Parti pirate a clairement déçu. Donné par certains sondages comme la sensation de ces élections, avec près de 20 % des voix, il n'a obtenu que 14,5 % et 9 sièges. C'est certes beaucoup mieux que les 5,1 % de 2013, mais les Pirates ne sont que la troisième force politique du pays, incapable d'être le pivot d'une coalition. A gauche, ils sont dépassés par l'alliance rouge-verte qui avec 15,8 % et 10 sièges devient la deuxième force politique du pays.

Faiseur de rois

Reste qu'au final, cette alliance à quatre qui promettait d'être instable et difficile à former ne recueille que 27 sièges, un peu moins donc que la coalition sortante. Le sort futur de l'Islande réside donc dans un nouveau venu, le parti Régénération, qui avec 10,4 % des voix et 7 sièges, est le « faiseur de rois » de l'après-élection. Ce parti est issu d'une scission pro-UE du parti de l'Indépendance. C'est un parti libéral et écologiste, favorable à la suppression des subventions à la pêche intensive mais favorable à un Etat-providence solide. Il est également très europhile.

Difficiles négociations

Les discussions vont désormais s'engager pour former un gouvernement. Elles sont fort indécises. Régénération acceptera-t-il de soutenir les Eurosceptiques conservateurs du Parti de l'Indépendance qui sont désormais éloignés de lui par l'histoire et une grande partie du programme ? Rien n'est moins sûr. Mais ira-t-il pour autant vers l'alliance fragile des quatre partis de centre et de gauche ? L'incertitude domine. La droite pourrait, dans un premier temps, former un gouvernement minoritaire sous la menace de Régénération...