Kim Jong-un dissout des agences en charge de la réunification des deux Corées

Par latribune.fr  |   |  644  mots
La dissolution de plusieurs agences œuvrant pour la réunification, maigres contacts entre les deux pays faisant office de relations diplomatiques, a été approuvée par le parlement nord-coréen (photo d'illustration). (Crédits : KCNA)
Le dirigeant nord-coréen Kim Jong-un a menacé Séoul d'entrer en guerre pour toute violation « ne serait-ce que de 0,001 mm » du territoire de la Corée du Nord, selon un média officiel, après avoir annoncé la dissolution des agences en charge de la réunification avec la Corée du Sud.

Rien ne va plus entre les deux Corées. Kim Jong-un, le dirigeant nord-coréen a menacé ce mardi Séoul d'entrer en guerre pour toute violation « ne serait-ce que de 0,001 mm » du territoire de la Corée du Nord.

La dissolution de plusieurs agences œuvrant pour la réunification, maigres contacts entre les deux pays faisant office de relations diplomatiques, a été approuvée par le parlement nord-coréen. Les deux nations « sont en confrontation aiguë sur la péninsule coréenne » et « la réunification de la Corée ne pourra jamais être conclue avec la République de Corée », a-t-il souligné.

« À mon avis, nous pouvons préciser dans notre Constitution la question de l'occupation complète, de la soumission et de la reconquête de la République de Corée et de son annexion en tant que partie du territoire de notre République en cas de guerre dans la péninsule coréenne », a déclaré Kim Jong-un.

Dans leur Constitution respective, Corée du Sud et du Nord revendiquent la souveraineté sur l'intégralité de la péninsule coréenne. Fondées il y a 75 ans, elles considèrent chacune l'autre comme une entité illégale.

La Corée du Sud ripostera « au centuple » à toute provocation du Nord

De son côté à Séoul, le président Yoon Suk Yeol a répondu que la Corée du Sud « ripostera au centuple » à toute provocation du Nord, soulignant les « capacités de réponse écrasantes » de l'armée sud-coréenne. L'inquiétude est d'autant plus grande que la Corée du Nord a annoncé lundi avoir réussi à tirer un nouveau type de missile balistique équipé d'une ogive hypersonique manœuvrable, une nouvelle avancée technologique en matière d'armement.

L'an dernier, la Corée du Nord a inscrit son statut de puissance nucléaire dans sa Constitution. Par ailleurs, la Russie et la Corée du Nord, alliées de longue date, affichent un rapprochement depuis le voyage du dirigeant nord-coréen dans l'Extrême-Orient russe en septembre 2023 pour rencontrer le président russe Vladimir Poutine. Lundi, une délégation nord-coréenne dirigée par le ministre des Affaires étrangères Choe Son-Hui est arrivée à Moscou pour une visite officielle, a rapporté KCNA, attisant les inquiétudes quant à de possibles transferts d'armement nord-coréen à Moscou pour sa guerre en Ukraine.

 « Ce comportement de la Corée du Nord est une provocation claire qui viole les résolutions du Conseil de sécurité des Nations unies interdisant l'utilisation de la technologie des missiles balistiques, nous lançons une mise en garde sévère et demandons instamment à la Corée du Nord d'arrêter immédiatement », a réagi le ministère sud-coréen de la Défense

Cette escalade verbale suit une détérioration des relations entre les deux Corées, au plus bas depuis des décennies, après notamment le lancement en novembre par Pyongyang d'un satellite espion, et la suspension par Séoul d'un accord militaire de 2018 ayant pour objectif d'apaiser les tensions. Les pays voisins sont toujours techniquement en guerre depuis 1953, les combats ayant été arrêtés par un armistice et non un traité de paix.

Des mesures « imprudentes »

Les nouvelles mesures de la Corée du Nord à l'égard de Séoul sont « imprudentes » et rompent avec l'approche observée depuis des années. « Pendant des décennies, la Corée du Nord a dit à son peuple que l'achèvement de la révolution était la réunification et que le souhait de Kim Il Sung était la réunification », a relevé Cho Han-bum, chercheur à l'Institut coréen pour l'unification nationale, faisant référence au fondateur du pays. « Maintenant (Kim Jong-un) nie tout ce que ses prédécesseurs ont fait », a-t-il déclaré à l'AFP.

(Avec AFP)