Nouvelle provocation de Pyongyang : la Corée du Nord tire un nouveau missile balistique hypersonique

La Corée du Nord a annoncé lundi avoir réussi à tirer un nouveau type de missile balistique équipé d'une ogive hypersonique manœuvrable, une nouvelle avancée technologique en matière d'armement. Depuis quelques mois, Pyongyang s'est rapproché de la Russie et durcit son ton vis-à-vis de son voisin du Sud, menacé d'une guerre imminente.
(Crédits : Reuters)

Article publié le 14 janvier 2024 à 11h44 et mis à jour le lendemain à 6h54.

La Corée du Nord continue ses provocations à l'égard de la Corée du Sud. Après avoir plusieurs fois tiré il y a une dizaine de jours des obus d'artillerie à proximité de deux îles sud-coréenes, Pyongyang a annoncé ce lundi avoir réussi à tirer un nouveau type de missile balistique équipé cette fois d'une ogive hypersonique manœuvrable, une nouvelle avancée technologique en matière d'armement.

Ce tir, le premier d'un missile balistique hypersonique à portée intermédiaire (IRBM) à combustible solide par Pyongyang, a été détecté par l'armée sud-coréenne dimanche après-midi.

Selon l'agence de presse nord-coréenne KCNA, l'essai était destiné à « vérifier les capacités de vol plané et de maniabilité » ainsi que « la fiabilité du nouveau moteur à combustible solide à poussée élevée et à étages multiples nouvellement développés ». Ce lancement, le premier rapporté par Pyongyang depuis le début de l'année, « n'a jamais affecté la sécurité d'un pays voisin et n'a rien à voir avec la situation régionale », a assuré KCNA.

Le tir de dimanche intervient après des exercices d'artillerie par la Corée du Nord début janvier avec des munitions réelles sur sa côte occidentale, près d'îles sud-coréennes dont la population civile a été appelée à se mettre à l'abri.

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Menaces de guerre

Le dernier missile lancé par la Corée du Nord, le 18 décembre, était un missile de classe ICBM à combustible solide Hwasong-18, le plus avancé dont elle dispose, tiré dans la mer du Japon. Début janvier, la Corée du Nord a effectué des exercices d'artillerie avec des munitions réelles sur sa côte occidentale, près d'îles sud-coréennes dont la population civile a été appelée à se mettre à l'abri.

Mercredi, le dirigeant nord-coréen Kim Jong Un a décrit la Corée du Sud comme le « principal ennemi » du pays. « Le moment historique est enfin venu où nous devrions définir (la Corée du Sud) comme l'État le plus hostile à la (Corée du Nord) », a assuré Kim Jong Un. Ces commentaires marquent un changement de ton dans la politique nord-coréenne et laissent présager que Pyongyang adoptera à l'avenir une position plus dure, selon des analystes.

Les relations entre les deux Corées sont actuellement au plus bas depuis des décennies. Fin décembre, Kim Jong Un a ordonné l'accélération des préparatifs militaires en vue d'une « guerre » pouvant « être déclenchée à tout moment ». Il a dénoncé une « situation de crise persistante et incontrôlable », selon lui déclenchée par Séoul et Washington avec leurs exercices militaires conjoints dans la région.

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Rapprochement entre la Corée du Nord et la Russie

Pyongyang a réussi l'année dernière à mettre en orbite un satellite espion, après avoir reçu, selon la Corée du Sud, une aide technologique russe, en échange de livraisons d'armes pour la guerre que mène Moscou en Ukraine.

La Russie et la Corée du Nord, alliés de longue date, affichent un rapprochement depuis le voyage du dirigeant nord-coréen Kim Jong Un dans l'Extrême-Orient russe en septembre 2023 pour rencontrer le président russe Vladimir Poutine.

L'agence officielle nord-coréenne KCNA a indiqué dimanche que le ministre nord-coréen des Affaires étrangères Choe Son Hui se rendra en Russie la semaine prochaine, à l'invitation de son homologue russe Sergueï Lavrov.

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Plus qu'un simple test ?

L'an dernier, la Corée du Nord a également inscrit son statut de puissance nucléaire dans sa Constitution et tiré plusieurs missiles balistiques intercontinentaux, en violation des résolutions de l'ONU.

Pour Leif-Eric Easley, professeur à l'université sud-coréenne d'Ewha, le dernier lancement de missile est « plus qu'un simple test », compte tenu du contexte dans lequel il s'est produit. « Cela survient immédiatement après que le régime de Kim a intensifié ses propos belliqueux à l'égard de la Corée du Sud et juste avant que le ministre des Affaires étrangères de la Corée du Nord ne se rende en Russie », a-t-il déclaré.

« La démonstration de force de Pyongyang devrait inquiéter au-delà de Séoul, dans la mesure où sa coopération militaire avec Moscou ajoute à la violence en Ukraine et parce que (le régime nord-coréen) pourrait être plus disposé à défier les États-Unis et ses alliés au moment où l'attention du monde est tournée vers le Moyen-Orient » du fait de la guerre entre Israël et le mouvement islamiste palestinien Hamas.

Le Conseil de sécurité des Nations Unies a adopté de nombreuses résolutions appelant la Corée du Nord à mettre un terme à ses programmes nucléaire et balistique depuis que Pyongyang a effectué son premier essai nucléaire en 2006.

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Commentaires 8
à écrit le 16/01/2024 à 11:54
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@Photo73 Les puissances nucléaires actuelles n'ont pas produit d'armes nucléaires pour les mettre au musée. Ils ont les armes nucléaires utilisées pour dissuader et utiliser. Les Américains sont les pionniers. Ils ont anéanti les deux villes japonai...

à écrit le 15/01/2024 à 11:30
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@ Photo73 Je ne peux pas répondre à cette question. Vous ne pouvez que spéculer à ce sujet. Mais les puissances nucléaires actuelles n'ont pas destiné à une exposition au musée, mais pour une utilisation possible. Les Américains les ont même utilis...

le 15/01/2024 à 13:30
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@aditec - "assurer leur privilège "!!!! C'est aussi un peu notre sécurité, notre mode de vie, nos libertés, la démocratie, toutes choses qui n'existent ni en Corée du Nord, ni en Russie et pas mieux en Chine.

à écrit le 15/01/2024 à 10:55
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Pour prendre au sérieux la Corée du Nord, il faut qu'un missile s'échoue à moins de 1000 kilomètres des côtés haiwaiennes.....mais pour le moment, ce ne sont que des tests afin de se rappeler au bon souvenir de ses voisins du sud (Corée du Sud) et de...

à écrit le 15/01/2024 à 8:20
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Les dictateurs manquent de pudeur. "Rocket man" c'était bien trouvé quand même franchement ? ^^

à écrit le 14/01/2024 à 15:00
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Je ne suis pas fan de la Corée du Nord. Mais avec quelle autorisation le Conseil de sécurité de la Corée du Nord de l'ONU appelle-t-il pour arrêter son programme de fusée et de nucléaire? États qui sont tous des pouvoirs nucléaires et élargissent leu...

le 15/01/2024 à 9:08
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Peut-être que la Corée du Nord ne veut pas avoir du nucléaire pour dissuader mais pour s'en servir ?

à écrit le 14/01/2024 à 13:25
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Si la Corée du nord recherche de la publicité, c'est réussit.. nous avons des médias mainstream pour cela ! ,-)

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