L'Iran a lancé plus de 200 drones et de missiles contre Israël, les forces américaines interviennent

Par latribune.fr  |   |  1144  mots
L'ayatollah Ali Khamenei. (Crédits : WANA NEWS AGENCY)
L'Iran a lancé samedi une attaque de drones et de missiles contre Israël, qui a fermé son espace aérien. Plus de 200 drones et missiles aurait été tirés selon l'armée israélienne, une majorité ayant été interceptée, avec l'appui des forces américaines.

Comme le pressentaient les Etats-Unis ces derniers jours, l'Iran a attaqué Israël en représailles des frappes attribuées à l'Etat hébreu contre une annexe de l'ambassade iranienne de Damas le 1er avril. Ce samedi soir, Téhéran a lancé « depuis son territoire » une attaque de drones et de missile contre Israël. Selon l'armée israélienne, l'Iran aurait tiré au total plus de 200 drones et missiles. « Le régime en Iran a lancé un essaim massif de 200 drones tueurs, des missiles balistiques et des missiles de croisière », a déclaré le contre-amiral Daniel Hagari dans une allocution télévisée.

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Détonations et sirènes d'alerte

L'agence officielle iranienne Irna affirme que la plus importante base aérienne du Néguev, dans le sud d'Israël, a subi de « sérieux dégâts » après avoir été atteinte par des missiles iraniens. Selon l'armée israélienne, il s'agirait de « dégâts mineurs ». La télévision d'Etat iranienne a par ailleurs indiqué que « selon les informations reçues, la moitié des missiles lancés avaient atteint leur cible avec succès ». L'armée israélienne indique de son côté que « la grande majorité » des projectiles iraniens a été interceptée.

Plusieurs détonations suivies de sirènes d'alerte ont retenti dans la nuit à Jérusalem, ont constaté des journalistes de l'AFP. Au moins cinq détonations dans le ciel de la ville ont été entendues vers 01h45 locales (22h45 GMT). De fortes détonations ont également été entendues à Damas et à Beyrouth. Les sirènes d'alerte ont été activées dans la région du Negev, dans le sud d'Israël, mais aussi dans le nord, a indiqué l'armée.

Les Etats-Unis abattent des drones

Les interceptions des drones ont été réalisées avec l'appui des Etats-Unis. Les forces américaines ont abattu plusieurs drones iraniens visant Israël, a ainsi indiqué un responsable du ministère de la Défense des Etats-Unis. « Conformément à notre engagement inébranlable en faveur de la sécurité d'Israël, les forces américaines présentes dans la région continuent d'abattre des drones lancés par l'Iran et ciblant Israël », a indiqué ce responsable sous couvert de l'anonymat. « Nos forces restent positionnées pour fournir un soutien défensif supplémentaire et pour protéger les forces américaines opérant dans la région ».

Le président Joe Biden, qui est rentré à la Maison Blanche pour une réunion d'urgence de son équipe militaire et diplomatique, a assuré Israël de son soutien face à cette attaque. « Notre engagement en faveur de la sécurité d'Israël face aux menaces de l'Iran et de ses relais (dans la région) est inébranlable », a écrit le président américain sur le réseau social X, en postant une photo d'une réunion d'urgence avec son équipe chargée de la sécurité nationale à la Maison Blanche. L'Iran a appelé les Etats-Unis à « rester en dehors » de son conflit avec Israël.

Espace aérien fermé

Il s'agit de la première attaque directe jamais menée par la République islamique d'Iran contre le territoire d'Israël, son ennemi juré. Dans le même temps, les alliés de l'Iran, le Hezbollah libanais et les rebelles yéménites houthis ont mené des attaques anti-israéliennes, le premier en tirant des roquettes sur le Golan occupé par Israël, et les seconds en lançant des drones en direction du territoire israélien.

Israël a fermé son espace aérien à 21H30 GMT, ont indiqué les autorités aéroportuaires. L'Irak, frontalier de l'Iran, a également annoncé tard samedi soir la fermeture de son espace aérien et la suspension du trafic aérien. L'Autorité de l'aviation civile a précisé que l'interruption durerait de 23H30 heure locale (20H30 GMT) jusqu'à 05H30 (02H30 GMT). Le Liban également.

Face à cette attaque, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou a réuni samedi soir à Tel-Aviv son cabinet de guerre. Son Etat-major et ses plus proches collaborateurs sécuritaires dont le ministre de la Défense Yoav Gallant et Benny Gantz, ministre sans portefeuille membre de sa coalition gouvernementale, sont réunis dans une pièce bunkérisée en un lieu tenu secret, selon une photo diffusée par ses services.

Le Royaume-Uni envoie des avions de combat

Avant l'attaque, Benjamin Netanyahou avait assuré qu'Israël s'était préparé à « l'éventualité d'une attaque directe de l'Iran » et était « prêt à faire face à n'importe quel scénario, tant en matière de défense que d'attaque ».

« Nous apprécions la présence des États-Unis aux côtés d'Israël, ainsi que le soutien de la Grande-Bretagne, de la France et de nombreux autres pays », a ajouté le Premier ministre dans une allocution vidéo alors que la menace d'une opération iranienne ciblant le pays était jugée imminente.

Le gouvernement britannique a déclaré qu'il envoyait des avions de combat supplémentaires au Proche-Orient et qu'il intercepterait « toute attaque aérienne à portée de nos missions existantes, si nécessaire ». Berlin a dit que l'attaque iranienne pourrait plonger la région « dans le chaos ».

Condamnation de Paris

La France a également condamné l'attaque qui « franchit un nouveau pallier dans ses actions de déstabilisation », a réagi samedi sur X le ministre français des Affaires étrangères Stéphane Séjourné.

De son côté, Le Caire a affirmé par la voix de son ministère des Affaires étrangères « appeler à une retenue maximale » et « être en contact direct avec toutes les parties au conflit pour essayer de contenir la situation », tout en mettant en garde contre le « risque d'expansion régionale du conflit ».

Le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, a pour sa part indiqué « fermement condamner la grave escalade » que représente l'attaque de l'Iran contre Israël, et appelé à « une cessation immédiate de ces hostilités ». « Je suis profondément alarmé par le danger très réel d'une escalade dévastatrice à l'échelle de la région », a encore déclaré le secrétaire général dans un communiqué.