L'Opep+ réduit son offre de pétrole pour la première fois depuis un an

Par latribune.fr  |   |  350  mots
Le siège de l'Opep à Vienne. (Crédits : Dado Ruvic)
Contrairement aux attentes des Occidentaux, l'Opep+ a décidé lors de sa réunion mensuelle de réduire à partir du mois d'octobre sa production de 100.000 barils par jour, revenant au niveau de leur quota du mois d'août. L'organisation veut éviter une chute brutale des cours. Après l'annonce, les cours du baril bondissaient de 4%.

C'est une première depuis plus d'un an. Les pays de l'Opep+ annoncent ce lundi leur décision de réduire leur production à partir du mois d'octobre. Ils entendent ainsi soutenir les prix du baril qui pourraient dégringoler sur fond de craintes de récession. La dernière fois que l'Opep+ avait accepté de diminuer d'un mois à l'autre son objectif de production, c'était à l'été 2021 lorsque la pandémie de Covid-19 bloquait encore les pays occidentaux et que les Etats producteurs étaient en désaccord sur la stratégie à adopter.

Dans la foulée de l'annonce, les prix du baril repartaient à la hausse. Le prix du baril de Brent bondissait de plus de 4%, flirtant avec les 97 dollars, celui du baril de WTI augmentait aussi de 4%, repassant au-dessus des 90 dollars.

Concrètement, les treize membres de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) ainsi que leurs dix alliés (Opep +) se sont accordés pour « revenir aux quotas du mois d'août ». Cela signifie une diminution de production de 100.000 barils par jour par rapport à l'objectif du mois de septembre comme l'a précisé l'agence dans un communiqué.

Les appels des Occidentaux ignorés

La réunion du cartel à Vienne se tenait ce midi dans un contexte de recul du cours du baril. Le prix du Brent de la mer du Nord ou du WTI américain, deux références internationales, ont connu trois mois de recul consécutifs. Les observateurs du marché spéculaient ainsi sur une stagnation, voir une baisse de la production. Des spéculations confirmées par la position saoudienne, incontournable dans l'Opep.

Le ministre saoudien de l'Energie Abdelaziz ben Salmane, avait déploré il y a dix jours l'état du marché « tombé dans un cercle vicieux de faible liquidité et de volatilité extrême », ouvrant de fait la porte à une restriction de la production de barils. L'Opep+ prend ainsi le contrepied des puissances occidentales qui, inquiètes des tarifs à la pompe dans un contexte de crise énergétique, réclamaient au cartel d'ouvrir plus largement des vannes pour refroidir rapidement le marché.