L'UFIP voit se profiler un choc pétrolier à l'horizon 2020

Par latribune.fr  |   |  410  mots
"En 2020, il est probable qu'on se retrouve avec un gros déficit de pétrole brut au plan mondial par rapport à une demande qui continue d'augmenter", a indiqué le dirigeant de l'UFIP.
Francis Duseux, président de l'Union française des industries pétrolières, craint que la chute des investissements de 30% dans l'exploration et la production pétrolière ne conduise à un rebondissement des prix du baril face à une demande mondiale qui tend à augmenter.

Le président de l'Union française des industries pétrolières (UFIP), Francis Duseux, a estimé mercredi : "En 2020, il est probable qu'on se retrouve avec un gros déficit de pétrole brut au plan mondial par rapport à une demande qui continue d'augmenter", a indiqué le dirigeant de l'UFIP.

"La baisse des investissements aura forcément des conséquences d'ici quatre ou cinq ans. Il y a des tas de projets non financés qui ne verront pas le jour. On va à nouveau vers un choc pétrolier", a-t-il ajouté.

Une baisse potentielle de 20 millions de barils/jour

Francis Duseux a évoqué une diminution potentielle de 20 millions de barils/jour en 2025. "La baisse de 30% en moyenne des investissements en exploration et production devrait provoquer un rebondissement important des prix à moyen terme. On risque de voir assez rapidement les prix se tendre", a-t-il précisé.

La demande a augmenté de 1,4% en 2016, à 96,1 millions de barils par jour, et l'UFIP prévoit une augmentation au-delà de 100 millions de barils. Les investissements mondiaux dans l'énergie ont globalement baissé de 8%, à 1.800 milliards de dollars en 2015, selon un rapport de l'Agence internationale de l'énergie (AIE).

Les prix oscillent entre 40 et 50 dollars le baril.

"Les principales compagnies pétrolières ont réduit leurs investissements de 19% en 2015 puis de 21% cette année dans l'amont, représentant un montant de 60 milliards de dollars", estime l'AIE, qui coordonne les politiques énergétiques des grandes puissances économiques. La situation d'offre excédentaire a fait chuter les cours du baril depuis deux ans, revenus de 115 dollars en juin 2014 à 27 dollars en janvier dernier avant une remontée autour de 50 dollars au printemps. Depuis, ils oscillent entre 40 et 50 dollars le baril.

Malgré l'effondrement des cours du pétrole et la diminution des investissements qui s'en est suivie, la production mondiale de brut continue d'augmenter, même si c'est à un rythme bien plus modéré qu'en 2015. Les pays producteurs hors Opep devant supporter des coûts d'exploitation élevés ont particulièrement souffert du plongeon du prix de l'or noir. "Les pays producteurs souffrent car ils ont besoin d'un prix du baril plus élevé pour boucler leurs budgets. Le Vénézuela et l'Algérie sont déstabilisés", souligne Francis Duseux.

Le président de l'UFIP regrette que la thématique de l'énergie, hors nucléaire, soit absente, toutes tendances confondues, de la campagne pour l'élection présidentielle de 2017 en France. "Le débat n'existe quasiment pas", a-t-il conclu.