La France somme la Turquie de ne plus bombarder les Kurdes en Syrie

Par latribune.fr  |   |  513  mots
La Turquie redoute que les Kurdes des Unités de protection du peuple (YPG), qui contrôlent déjà une grande partie du nord de la Syrie, n'étendent leur influence à la quasi-totalité de la zone frontalière avec la Turquie.
La tension monte en Syrie. La France demande à la Turquie et au pouvoir syrien d'arrêter "immédiatement" de bombarder les kurdes, tandis que Barack Obama demande à Vladimir Poutine de stopper les frappes aériennes russes sur l'opposition syrienne modérée.

La France a appelé dimanche à la "cessation immédiate des bombardements" en Syrie, par la Turquie dans les zones kurdes et par Damas et ses alliés dans tout le pays, selon un communiqué du ministère des Affaires étrangères.

Exprimant "sa préoccupation à l'égard de la dégradation continue de la situation dans la région d'Alep et au nord de la Syrie", la France "appelle à la cessation immédiate des bombardements, ceux du régime et de ses alliés sur l'ensemble du pays, et ceux de la Turquie dans les zones kurdes", selon le texte.

"La priorité absolue va à l'application du communiqué de Munich et de la résolution 2254 du Conseil de sécurité des Nations Unies, comme à la lutte contre Daech", ajoute le communiqué.

Obama demande à Poutine de faire cesser les frappes sur l'opposition modérée

De son côté, le président américain Barack Obama a demandé à son homologue russe Vladimir Poutine de mettre fin aux frappes de l'armée russe en Syrie contre des groupes de l'opposition modérée, conformément à l'accord international conclu à Munich jeudi

Les grandes puissances impliquées dans le dossier syrien, tout particulièrement la Russie, alliée de Damas, et les Etats-Unis, partisans de l'opposition, ont conclu jeudi un accord à Munich prévoyant une "cessation des hostilités" en Syrie dans un délai d'une semaine.

Mais la situation sur le terrain s'aggrave chaque jour et est marquée par une implication grandissante des acteurs extérieurs. Pour la deuxième journée consécutive, l'armée turque a bombardé au mortier dimanche des positions kurdes dans le nord de la Syrie, aux alentours de la ville syrienne d'Azaz, dans la province d'Alep.

Les Etats-Unis, alliés et partenaires de la Turquie au sein de l'Otan, ainsi que le gouvernement syrien, ont également condamné ces bombardements.

La Turquie craint l'expansion des YPG kurdes

La Turquie redoute que les Kurdes des Unités de protection du peuple (YPG), qui contrôlent déjà une grande partie du nord de la Syrie, n'étendent leur influence à la quasi-totalité de la zone frontalière avec la Turquie. La progression des YPG à l'ouest de l'Euphrate en Syrie constitue "une ligne rouge", a expliqué le vice-Premier ministre turc Yalcin Akdogan, avertissant que la Turquie ne resterait pas "les bras croisés".

Par ailleurs, l'armée syrienne de son côté continue de progresser au nord d'Alep et ne se trouvait plus dimanche qu'à environ trois kilomètres au sud de Tall Rifaat, l'un des trois bastions qui restent aux insurgés dans cette région. La localité, qui a été visée samedi par plus de 20 raids russes, est également attaquée à l'est par les Kurdes.

L'offensive dans la région d'Alep lancée le 1er février par le régime de Bachar al-Assad a provoqué l'exode de dizaines de milliers de personnes qui restent notamment bloquées au nord d'Azaz, tout près de la frontière turque, espérant que les autorités turques les laissent entrer.

(avec AFP)