La guerre entre la Russie et l'Ukraine pourrait durer des années, prévient le chef de l'Otan (Jans Stoltenberg)

Par latribune.fr  |   |  691  mots
Le secrétaire général de l'Otan Jens Stoltenberg (Crédits : © Francois Lenoir / Reuters)
Dans un entretien au journal allemand Bild am Sonntag, le secrétaire général de l'Otan, Jens Stoltenberg, a préparé les esprits à une guerre longue.

Le 24 février, quand Vladimir Poutine a lancé les troupes russes en Ukraine pour écraser le régime de Volodymyr Zelensky, beaucoup pensaient que Kiev tomberait en quelques jours. Après plus de trois mois de conflit et alors que le Donbass est en partie sous le contrôle de Moscou, la guerre pourrait durer des années, a averti le secrétaire général de l'Otan Jens Stoltenberg au journal allemand Bild am Sonntag.

 « Nous devons nous préparer à ce que (ce conflit) dure des années. Nous ne devons pas relâcher nos efforts et aider l'Ukraine, même si les coûts sont élevés, pas seulement en ce qui concerne le soutien militaire mais aussi en raison des prix de l'énergie et de l'alimentation qui montent. Ces coûts ne sont rien en comparaison de celui payé quotidiennement par les Ukrainiens au front », a déclaré le chef de l'Alliance atlantique.

Des propos qui confirment que la fragmentation de la mondialisation en plusieurs blocs est appelée à durer avec l'impérieuse nécessité pour les entreprises occidentales de réorganiser leur chaîne d'approvisionnement de manière structurelle.

Sommet de l'Otan fin juin

« En outre, si le président russe Vladimir Poutine devait atteindre ses objectifs en Ukraine, comme lors de l'annexion de la Crimée en 2014, "il nous faudrait alors payer un prix encore plus important », a ajouté Jens Stoltenberg, en exhortant les pays de l'alliance à poursuivre leurs livraisons d'armes à Kiev.

« Avec des armes modernes supplémentaires, la probabilité pour l'Ukraine de pouvoir repousser les troupes de (Vladimir) Poutine du Donbass augmenterait », a-t-il assuré.

Jens Stoltenberg, a indiqué plus tôt dans la semaine que les alliés continueraient à fournir à l'Ukraine des armes lourdes et des systèmes à longue portée et qu'il s'attendait à ce qu'ils conviennent d'un nouveau programme d'aide au pays lors d'un sommet de l'Alliance prévu à Madrid les 28, 29 et 30 juin.

Dans un entretien publié cette semaine par le National Defense Magazine, une publication américaine spécialisée, le général Volodymyr Karpenko, chef de la logistique de l'armée de terre ukrainienne, a reconnu que l'Ukraine avait perdu "environ 50%" de ses armements.

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Zelensky croit à la victoire

Néanmoins, Volodymyr Zelensky croit toujours à la victoire Ce dimanche, de retour de Mykolaïv, une ville de la mer Noire où il rendait visite aux troupes stationnées à proximité et dans la région voisine d'Odessa, le président ukrainien a assuré que ses troupes gardaient le moral et quelles ne doutaient pas de la victoire.

« Nous ne donnerons le Sud à personne, nous allons tout reprendre, et la mer sera ukrainienne, elle sera sûre», a-t-il déclaré dans une vidéo publiée sur Telegram.

Ville portuaire et industrielle de près d'un demi-million d'habitants avant la guerre, Mykolaïv est toujours sous contrôle ukrainien. Mais sa position reste fragile non seulement parce qu'elle est proche de la région de Kherson, presque entièrement occupée par les Russes, mais aussi parce qu'elle reste une cible de Moscou du fait de sa position stratégique. Mykolaïv se trouve en effet sur la route d'Odessa, le plus grand port d'Ukraine, à 130 km au sud-ouest près de la Moldavie, lui aussi toujours sous contrôle ukrainien et au centre des discussions sur l'exportation bloquée des millions de tonnes de céréales ukrainiennes. La Russie, qui contrôle cette zone de la mer Noire malgré les tirs de missiles ukrainiens contre ses navires, explique que les eaux sont minées.

Par ailleurs, des combats qualifiés de "féroces" par les autorités ukrainiennes se poursuivent près de Severodonetsk, dans la région du Donbass, partiellement contrôlée par des séparatistes prorusses depuis 2014 et dont la Russie, après avoir échoué à prendre Kiev dans les premières semaines de son offensive, s'est fixé pour objectif de prendre le contrôle total.

Enfin, les forces ukrainiennes craignent une offensive au nord, depuis le Bélarus d'où les forces russes avaient commencé leur attaque.