La guerre russe en Ukraine pourrait durer jusqu'à... fin 2023, assure Boris Johnson

Par latribune.fr  |   |  785  mots
Pour Boris Johnson, « Poutine a fait une erreur catastrophique et la seule option qu'il a maintenant, c'est de continuer à essayer d'utiliser son approche épouvantable pour essayer d'écraser les Ukrainiens ». (Crédits : POOL)
Pour le Premier ministre britannique, la possibilité que la guerre en Ukraine continue jusqu'à la fin de l'année 2023 est « réaliste ». Et ce, en raison de la détermination de la Russie à poursuivre son offensive « épouvantable ». Une négociation visant à mettre fin au conflit « ne semble pas probable pour le moment » pour Boris Johnson. Le FMI recommande par ailleurs aux pays européens de se préparer dès à présent afin d'assurer leur sécurité énergétique.

Déjà quasiment deux mois que le quotidien de l'Ukraine est rythmé par la guerre. Et ce n'est peut-être que le début. Le Premier ministre britannique Boris Johnson a en effet qualifié ce vendredi 22 avril de « réaliste » la possibilité que la guerre en Ukraine dure jusqu'à la fin de l'année 2023. Interrogé lors d'une conférence de presse à New Delhi sur un tel calendrier évoqué par des sources occidentales et le possible scénario d'une victoire russe, le dirigeant conservateur a répondu : « C'est une possibilité réaliste, oui, bien sûr ».

« Poutine a une énorme armée, (...) il a fait une erreur catastrophique et la seule option qu'il a maintenant, c'est de continuer à essayer d'utiliser son approche épouvantable, basée sur l'artillerie, pour essayer d'écraser les Ukrainiens », a déclaré Boris Johnson au terme d'une visite de deux jours en Inde visant à renforcer leur coopération bilatérale.

Le Premier ministre britannique, qui a rendu hommage à la résistance ukrainienne, considère qu'une négociation « réaliste » visant à mettre fin au conflit « ne semble pas probable pour le moment ». Il a par ailleurs annoncé la réouverture « la semaine prochaine » de l'ambassade du Royaume-Uni à Kiev, qui avait été délocalisée à Lviv en février, peu avant le déclenchement de l'invasion russe de l'Ukraine.

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L'économie face aux impacts de la guerre

La guerre en Ukraine pose de sérieux défis économiques aux pays d'Europe, notamment concernant leur sécurité énergétique. Dans son rapport régional publié ce vendredi 22 avril, le Fonds monétaire international (FMI) recommande aux pays de se préparer dès à présent à la prochaine saison hivernale à la fois en diversifiant leurs approvisionnements en gaz, en renflouant les stocks de gaz et en développant des sources d'énergie alternatives.

« Certains pays ont déjà commencé à mettre en œuvre des mesures de sécurité énergétique, notamment en recherchant des fournisseurs alternatifs (Bulgarie, Allemagne, Italie) et en retardant la sortie des centrales nucléaires et de production d'électricité au charbon (Belgique, Italie) », note le FMI. Mais il appelle à « intensifier » les mesures visant à développer les sources d'énergies renouvelables et à améliorer l'efficacité énergétique dans le cadre de la transition énergétique verte.

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Pour autant, les économistes du FMI reconnaissent que couper les importations de gaz russe est un casse-tête avec un risque de « graves répercussions sur l'activité au cours du second semestre 2022 et du premier semestre 2023 » car l'Europe est susceptible de trouver des solutions alternatives ne compensant que 60 à 70% des importations russes.

En début de semaine, la Banque mondiale a réduit de près d'un point de pourcentage sa prévision de croissance mondiale pour cette année, à 3,2% contre 4,1%, en raison de l'impact attendu de l'invasion de l'Ukraine par la Russie. Son président, David Malpass, a précisé que cette réduction s'expliquait en majeure partie par la perspective d'une contraction de 4,1% de l'activité économique dans la région Europe et Asie centrale, qui inclut l'Ukraine, la Russie et les pays voisins.

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ZOOM : LES OCCIDENTAUX RENFORCENT LEUR AIDE MILITAIRE À L'UKRAINE

Plusieurs pays de l'Otan ont déjà donné leur feu vert à des livraisons d'armes lourdes, comme les États-Unis, la Grande-Bretagne, la République tchèque, les Pays-Bas ou encore la Slovaquie. Jeudi 21 avril, la ministre allemande de la Défense, Christine Lambrecht, a indiqué que l'Ukraine allait recevoir « dans les prochains jours » des armes lourdes, dont des chars de combat, de la part de pays est-européens. L'Allemagne s'est engagée à compenser ses matériels alors que plusieurs pays de l'Otan ont donné leur feu vert à la livraison d'armes lourdes.

De leur côté, les États-Unis ont annoncé une nouvelle aide militaire de 800 millions de dollars en faveur de l'armée ukrainienne. Le Pentagone a précisé que cette nouvelle tranche d'aide à l'Ukraine comprenait 72 obusiers Howitzer et leurs véhicules, 144.000 obus et 121 drones tueurs Phoenix Ghost.

Ce vendredi 22 avril, Boris Johnson a déclaré envisager de compenser les chars d'assaut de conception soviétique que la Pologne pourrait fournir à l'Ukraine pour contrer l'invasion russe. « Nous envisageons d'envoyer des chars à la Pologne pour l'aider à envoyer certains de leurs T72 en Ukraine », a-t-il indiqué.

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(Avec AFP)