La Russie célèbre la victoire de 1945, les Occidentaux grands absents

Par latribune.fr  |   |  491  mots
Ls milliers de spectateurs rassemblés au pied du Kremlin ont notamment pu découvrir le char Armata T-14, premier modèle de combat produit depuis 40 ans en Russie.
Moscou a fait l'étalage en grande pompe de sa puissance militaire devant des milliers de personnes sur la Place rouge ainsi que le président Chinois Xi Jinping et le secrétaire général de l'Onu, Ban Ki-moon. Barack Obama, François Hollande, David Cameron ou encore Angela Merckel n'étaient pas présents.

Ils étaient une trentaine de dirigeants étrangers aux côtés de Vladimir Poutine. À l'occasion du 70e anniversaire de l'armistice de 1945, la Russie a fait samedi 9 mai l'étalage de ses forces militaires à Moscou, en l'absence toutefois de représentaux occidentaux. Ces derniers ont effet décliné l'invitation pour ne pas cautionner l'implication russe dans le conflit ukrainien.

Parmi les absents de marque figurent le président américain Barack Obama et son homologue français François Hollande, le Premier ministre britannique David Cameron et la chancelière allemande Angela Merkel, qui assistera toutefois aux cérémonies prévues dimanche à Moscou. La France y sera représentée par le ministre des Affaires étrangères Laurent Fabius qui n'a pas non plus assisté au défilé.

La veille, l'Ukraine avait pour la première fois commémoré la capitulation nazie en même temps que les pays d'Europe de l'Ouest.

Poutine déplore les "tentatives de créer un monde unipolaire"

Vladimir Poutine n'a pas manqué l'occasion de flatter le patriotisme de ses partisans et leur hostilité envers les puissances occidentales en les mettant en garde contre une nouvelle montée du fascisme et en laissant entendre que certains cherchaient à minimiser le rôle de l'URSS dans la victoire contre le IIIe Reich.

"Nous assistons à des tentatives de créer un monde unipolaire", a-t-il déclaré, reprenant les termes qu'il avait déjà employés en 2007 pour fustiger les Etats-Unis et leurs alliés.

Il a toutefois remercié "les peuples de Grande-Bretagne, de France et des Etats-Unis pour leur contribution à la victoire", insistant sur le fait que "l'Armée rouge, au terme d'un assaut dévastateur sur Berlin, a mis un point final à la guerre contre l'Allemagne hitlérienne".

Beaucoup de Russes assimilent le boycott occidental du défilé à un manque de respect pour les 27 millions de citoyens soviétiques qui ont trouvé la mort au cours de la Seconde Guerre mondiale.

Hollande taclé par Mélenchon et le FN

C'est d'ailleurs ce même discours qui a été repris en France par des représentants du Front national. Sur Twitter, l'eurodéputé FN Nicolas Bay a ainsi écrit vendredi :

"Plus de 11 millions de soldats de l'armée rouge morts pour vaincre le nazisme. Honte à @fhollande qui ne sera pas présent demain à Moscou."

Le vice-président du parti d'extrême droite Florian Philippot a estimé que "l'absence de la France [...] sera perçue comme une offense au peuple russe", qualifiant cette attitude de "pas digne".

Sur son blog, le député européen et membre du Parti de gauche Jean-Luc Mélenchon écrit quant à lui que "l'absence de François Hollande est une faute politique autant qu'historique". Et de conclure sur une citation de François Mitterand :

"L'exemple du grand peuple russe, l'héroïsme de ses soldats, le respect dû à ses morts, à tous nos morts, doit avoir un sens ou bien le monde est fou."

(Avec Reuters)