La Russie interdira au 1er février la vente de pétrole aux pays utilisant le prix plafond

Par latribune.fr  |   |  542  mots
Seule « une décision spéciale » de Vladimir Poutine lui-même pourra permettre la livraison de pétrole russe. (Crédits : SPUTNIK)
La riposte du Kremlin à la décision des Occidentaux de plafonner le prix du pétrole vendu par la Russie était attendue. Vladimir Poutine a fait publier un décret pour interdire la vente aux pays qui appliqueraient le mécanisme. Seul le pétrole vendu par la Russie à un prix égal ou inférieur à 60 dollars peut continuer à être livré. Au-delà de ce plafond, il est interdit pour les entreprises de fournir les services permettant son transport maritime (fret, assurance, etc.)

La menace aura mis un mois avant d'être mise à exécution. Après avoir mis en garde les Occidentaux de « graves conséquences » si ils décidaient de plafonner le prix de vente du pétrole russe, Vladimir Poutine a riposté avec un décret ce mardi : « la livraison de pétrole et de produits pétroliers russes à des personnes morales étrangères et autres particuliers est interdite » si ceux-ci utilisent le prix plafond, est-il écrit dans un décret signé mardi par le président russe. La Russie interdira donc à partir du 1er février la vente aux pays étrangers qui utilisent le plafonnement du prix de l'or noir.

Le décret précise que cette mesure est prévue pour une durée de cinq mois, « jusqu'au 1er juillet 2023 ».

Seule « une décision spéciale » de Vladimir Poutine lui-même pourra permettre la livraison de pétrole russe à un ou des pays qui ont mis en place le prix plafond ces dernières semaines, est-il indiqué dans le décret publié mardi.

Dans les faits, seul le pétrole vendu par la Russie à un prix égal ou inférieur à 60 dollars peut continuer à être livré. Au-delà de ce plafond, il est interdit pour les entreprises de fournir les services permettant son  transport maritime (fret, assurance, etc.).

Avantage pour Vladimir Poutine ?

En plafonnant les prix, les Occidentaux tentent de tarir les sources de revenus de la Russie qui finance sa guerre en Ukraine. Le prix devait cependant rester supérieur au prix de production, pour inciter la Russie à continuer à en vendre, et ne pas couper les vannes. Le prix fixé début décembre est à 60 dollars par baril par l'UE, le G7 et l'Australie.

Mais Moscou va fermer le robinet. « Ce dont je suis certain, c'est que si nous faisons cela, alors Poutine dira "nous ne vendons pas notre pétrole" et le prix ne sera pas à 95 dollars, il sera à 150 dollars. Ce n'est pas quelque chose que je voudrais donner à Vladimir Poutine », a prévenu le PDG de TotalEnergies Patrick Pouyanné.

Toutefois, le cours du baril de pétrole russe (brut de l'Oural) évolue actuellement autour de 65 dollars, soit à peine plus que le plafond fixé, impliquant un impact limité à court terme de cette mesure, selon de nombreux observateurs.

Isolée, la Russie veut tenir son cap

Ces derniers jours, la rhétorique de Moscou n'a guère évolué. Pour éventuellement entamer des pourparlers, le Kremlin exige la « démilitarisation » et toujours la « dénazificiation » de l'Ukraine. Aussi, pour Vladimir Poutine, la stratégie des Occidentaux « est basée sur la politique de nos adversaires géopolitiques, qui visent à diviser la Russie, la Russie historique », a-t-il dénoncé dans un entretien dont un court extrait a été diffusé à la télévision publique russe le 25 décembre.

La Russie est le deuxième plus gros exportateur au monde de pétrole et était, en 2021, le deuxième fournisseur d'or noir aux pays de l'Union européenne. Selon les dirigeants européens, 90% des exportations de pétrole russe vers l'UE seront déjà arrêtés d'ici à la fin de l'année 2022 pour protester contre l'offensive russe en Ukraine.

(Avec AFP)

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