La Turquie saisit (à son tour) l'OMC pour dénoncer les tarifs douaniers de Trump

Par latribune.fr  |   |  394  mots
Il y a quelques jours, le président turc Recep Tayyip Erdogan a doublé, par décret, les droits de douane qu'elle exige pour l'importation de plusieurs produits américains "au nom du principe de réciprocité". (Crédits : Umit Bektas)
La Turquie a introduit une plainte auprès de l'Organisation mondiale du commerce (OMC) contre les droits de douane additionnels imposés par les États-Unis sur les importions d'acier et d'aluminium turcs.

Le bras de fer se poursuit. La Turquie a demandé formellement aux membres de l'Organisation mondiale du commerce (OMC) l'ouverture de "consultations" avec les États-Unis à propos des droits de douane de 25% sur l'acier et de 10% sur l'aluminium, constituant ainsi la première étape du règlement des différends. Ankara fait valoir que ces mesures sont incompatibles avec un certain nombre de dispositions de l'Accord de l'OMC sur les sauvegardes et de l'Accord général sur les tarifs douaniers et le commerce (GATT) de 1994.

Les deux parties ont ainsi 60 jours pour trouver une solution avant que le contentieux, s'il n'a pas été réglé, soit soumis à une instance d'arbitrage. Autrement dit, un long et coûteux processus qui pourrait durer des années.

Avant la Turquie, de nombreux autres membres avaient aussi saisi l'OMC : la Chine, la Russie, la Suisse, le Mexique et le Canada.

Trump ne fera "pas de concessions"

La semaine dernière, le gouvernement turc avait déjà adopté des mesures de rétorsion à l'égard des Etats-Unis pour protester contre la hausse des droits de douane sur l'acier et l'aluminium. Une large gamme de produits américains ont ainsi été visés, comme les véhicules de tourisme, dont les tarifs douaniers s'élèvent désormais à 120%, certaines boissons alcoolisées (140%), le tabac (60%) ou encore le riz et certains produits cosmétiques.

Interrogé par Reuters ce 21 août sur les conséquences potentiellement négatives que ces droits de douane pourraient avoir sur d'autres économies, le président américain a juste déclaré n'être "pas du tout être inquiet. C'est la chose appropriée à faire".

Aussi, les relations entre Ankara et Washington sont au plus bas, du fait notamment de la détention en Turquie pendant un an et demi d'un pasteur américain, désormais assigné à résidence. Donald Trump l'assure : il n'y aura "pas de concessions".

"Je pense que ce que fait la Turquie, c'est très triste. Je pense qu'ils font une terrible erreur. Il n'y aura pas de concessions (...) J'aime la Turquie, j'aime beaucoup le peuple turc. Jusqu'à présent, j'avais une très bonne relation avec le président, comme vous le savez. Je m'entendais très bien avec lui. Mais ça ne peut pas être à sens unique. Il n'y a plus de sens unique pour les États-Unis."

(avec AFP et Reuters)