Le Brexit a coûté 900 livres à chaque ménage britannique

Par latribune.fr  |   |  369  mots
L'économie britannique aurait perdu "jusqu'à 2 points" de croissance potentielle depuis le référendum en faveur de la sortie de l'Union européenne, d'après Mark Carney, le gouverneur de la Banque d'Angleterre. (Crédits : Reuters)
Le Brexit a coûté "environ 900 livres" (autour de 1.000 euros) à chaque foyer britannique, a estimé mardi 22 mai le gouverneur de la Banque d'Angleterre (BoE). Cette déclaration intervient dans un contexte de faible croissance du PIB qui est tombé outre-Manche à 0,1% au premier trimestre, soit son plus bas niveau depuis cinq ans.

Les ménages britanniques payent le prix de la sortie de l'Angleterre de l'Union européenne. Le Brexit a coûté "environ 900 livres" (autour de 1.000 euros) à chaque foyer britannique, selon les estimations de Mark Carney, le gouverneur de la Banque d'Angleterre. Interrogé sur les conséquences économiques du Brexit devant la commission de la Chambre des communes au Trésor, le patron de la BoE a expliqué que "les revenus réels des ménages sont environ 900 livres plus bas que ce [qu'il avait]  estimé en 2016", dans l'hypothèse que les Britanniques votent en faveur d'un maintien du Royaume-Uni dans l'UE.

Une croissance plus faible que prévu

Comparée aux prévisions de l'institution à cette époque, la croissance britannique a progressé d'un point de moins que prévu. Mais, a-t-il ajouté, ce scénario de croissance avait été basé sur l'hypothèse d'un dynamisme économique "relativement faible" aux niveaux européen et mondial, alors que les résultats enregistrés ont été finalement bien meilleurs qu'attendu.

En prenant compte ce contexte favorable, l'économie britannique aurait perdu "jusqu'à 2 points" de croissance potentielle depuis le référendum. L'inflation due à la dépréciation de la livre, la lente progression des salaires, la faiblesse de la productivité et le manque d'investissements, à cause de l'incertitude du Brexit, ont été cités comme facteurs explicatifs.

Du côté de Downing Street, on tempère

"La croissance a été meilleure que certains ne l'attendaient après le référendum", a réagi un porte-parole de Downing Street, évoquant notamment, pour ces dernières semaines, "un taux de chômage au plus bas depuis 1975 [à 4,2%]" et une "hausse des salaires réels".

La prise de parole de Mark Carney intervenait deux semaines après que le Comité de politique monétaire (MPC) de la banque centrale a revu à la baisse ses prévisions de croissance pour 2018 et 2019, à cause des mauvais résultats économiques du premier trimestre. En effet, la faible consommation, attribuée en partie à de mauvaises conditions climatiques, a freiné la progression du PIB. Ce dernier n'a augmenté que de 0,1% au premier trimestre, soit le pire résultat en cinq ans. Pour autant, l'institution s'attend à un meilleur deuxième trimestre.

(Avec AFP)