Brexit : le risque d'absence d'accord "n'est pas à sous-estimer", prévient Barnier

Le négociateur en chef de l'UE pour le Brexit, Michel Barnier, a estimé jeudi 26 avril que le risque de voir les Européens et les Britanniques ne pas parvenir à un accord ne devait pas être "sous-estimé".
Les négociateurs des deux partis, Michel Barnier et David Davis, se sont accordés le 19 mars sur les termes d'une courte période de transition post-Brexit, qui prendra fin le 31 décembre 2020. Pendant ce laps de temps, Londres ne participera plus aux décisions de l'UE, mais continuer d'appliquer ses règles. Mais quid à la fin de cette période ?
Les négociateurs des deux partis, Michel Barnier et David Davis, se sont accordés le 19 mars sur les termes d'une "courte" période de transition post-Brexit, qui prendra fin le 31 décembre 2020. Pendant ce laps de temps, Londres ne participera plus aux décisions de l'UE, mais continuer d'appliquer ses règles. Mais quid à la fin de cette période ? (Crédits : FRANCOIS LENOIR)

Et si les Européens et les Britanniques ne parvenaient finalement pas à s'accorder sur leur future relation après le Brexit ? C'est en tout cas un scénario que n'exclut pas le Français Michel Barnier, négociateur en chef de la Commission européenne pour le Brexit. Jeudi, dans le cadre d'une conférence économique à Sofia, en Bulgarie, il a averti que "tant que la ratification n'a pas eu lieu, nous devons nous tenir prêt à [ce scénario]".

"Nous avons fait de bons progrès au cours des six derniers mois, mais nous n'y sommes pas encore. Il reste du pain sur la planche avant le Conseil européen de juin (...) Cela signifie que les acteurs du marché et les autorités publiques doivent continuer à se préparer à tous les scénarios. Personne ne devrait sous-estimer le risque de désaccord."

Ces propos interviennent un mois après l'accord de principe conclu entre l'UE et Londres sur une période de transition de 21 mois après le départ du Royaume-Uni, prévu le 29 mars 2019, en dépit de divisions sur la question de la frontière entre les deux Irlande.

Le problème irlandais, un casse-tête de plus

Au sommet de juin, les dirigeants de l'UE veulent régler une question épineuse : comment éviter le retour d'une frontière "dure" entre l'Irlande du Nord, qui appartient au Royaume-Uni, et la République d'Irlande, un État membre de l'UE. De fait, la Commission européenne a conditionné tout accord sur le Brexit et la poursuite des négociations à une solution au problème irlandais.

Pour l'heure, les deux camps ont écarté la piste de l'établissement d'une frontière physique entre l'Irlande du Nord et la République d'Irlande afin de ne pas réveiller les tensions communautaires sur l'île. En effet, l'idée est de préserver l'accord du Vendredi saint de 1998, qui a mis fin à trois décennies d'affrontements entre nationalistes et unionistes nord-irlandais. Le Royaume-Uni et l'UE se sont également engagés à empêcher le retour des contrôles douaniers à la frontière. Mais le problème irlandais demeure et les Britanniques n'ont pas encore proposé de solution acceptée par les Européens.

La fronde des Lords pour le maintien du Royaume-Uni dans l'Union douanière

La question de l'union douanière divise le Royaume-Uni. La Première ministre Theresa May a fait part de sa volonté de quitter l'Union douanière et le marché unique après la sortie de l'UE pour pouvoir négocier librement ses propres partenariats commerciaux, en particulier avec les États-Unis et les pays du Commonwealth. Une position dénoncée par certains députés britanniques, lors d'un débat au Parlement, jeudi 26 avril.

En effet, le maintien dans l'Union douanière est avancée par certains comme la solution au casse-tête de la frontière irlandaise. Cela permettrait d'éviter le rétablissement de contrôles frontaliers entre l'Irlande et la province britannique d'Irlande du Nord.

Début avril, Michel Barnier avait déjà affirmé que "ce qui crée le problème en Irlande, c'est la décision du Royaume-Uni de quitter l'UE, mais aussi de quitter ce qu'il n'est pas obligatoire de quitter, c'est-à-dire le marché unique et l'Union douanière".

 (Avec AFP et Reuters)

Commentaires 17
à écrit le 30/04/2018 à 14:27
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"L'UE doit se préparer au risque d'un Brexit sans accord, dit Barnier" https://www.latribune.fr/depeches/reuters/KBN1I112P/l-ue-doit-se-preparer-au-risque-d-un-brexit-sans-accord-dit-barnier.html Il arrête pas de le dire ! :D Attention hein q...

à écrit le 27/04/2018 à 20:19
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Barnier risque la rage de dents. Lepetitjournal.com Varsovie La rédaction du site lepetitjournal.com Varsovie, le média des Français et francophones en Pologne, l ’éditorialiste de Rzeczpospolita craint que la Pologne ne soit pas prête à la dim...

le 28/04/2018 à 15:46
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Rien d'étonnant de la part de ceux qui voient l'UE comme un tiroir caisse

à écrit le 27/04/2018 à 19:27
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Loin des banlieues, la misère invisible des villages français.... Une sociologue auvergnate dresse un portrait vertigineux de la pauvreté dans le monde rural français. des paysans en difficulté, des ouvriers, des jeunes néoruraux sans le sou, d...

à écrit le 27/04/2018 à 19:12
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1848 est la chute de la Monarchie, qui a amené à la IIè République. Cette médaille qui date de 1848 est consubstantielle de la France. A l’avers on voit une Marianne qui représente la république. Sur le revers de la médaille on y voit un faisceau d...

le 28/04/2018 à 0:18
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Encore le délire UPR qui radote en mâchant ses joues... c'est un peu comme la variole, la dysenterie et le scorbut.

à écrit le 27/04/2018 à 18:26
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certes il y a mille et une raisons de se plaindre de l'UE, mais à défaut d'autre chose c'est encore ce qu'il y a de moins mauvais pour l'Europe. Le RU va sans doute se rendre compte que le Brexit n'était certainement pas la meilleure option. Le plus ...

le 27/04/2018 à 19:09
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"certes il y a mille et une raisons de se plaindre de l'UE, mais à défaut d'autre chose" C' est ce qu' on disait de l' Urss avant d' observer que seul le constat a convoqué la solution ....!

à écrit le 27/04/2018 à 18:19
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La question chez nos voisins anglais est de savoir comment faire marche arrière en faisant croire au peuple que le brexit aura quand même lieu. Plus l'échéance approche, plus la facture monte. Mme May fanfaronne en apparence mais elle fait des co...

à écrit le 27/04/2018 à 15:45
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Et pour compléter mon commentaire: 0.1% de croissance ce trimestre au RU. Plus le Brexit se rapproche, moins ça va. Dire que le RU était l'économie la plus performante de l'OCDE avant le referendum...

le 27/04/2018 à 19:11
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Project Fear got its sums WRONG by £100 BILLION, economist claims https://www.express.co.uk/news/uk/949459/brexit-news-eu-uk-project-fear-100-billion-economists-for-free-trade

le 28/04/2018 à 10:51
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Va falloir arrêter de brandir le project fear comme le joker ultime, l'économie du RU va moins bien depuis le referendum, c'est un constat, inutile de faire diversion.

à écrit le 27/04/2018 à 15:42
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Décidément le Brexit triomphant et l'avènement de la nouvelle ère du global Britain tourne en eau de boudin. Les meilleurs alliés de Mr Barnier pour les négociations sont les Lords britanniques maintenant. Même quand le Brexit sera effectif, les angl...

le 27/04/2018 à 19:54
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Le lanceur d’alerte de Cambridge Analytica dénonce le trucage du Brexit Après avoir longuement accusé les russes d’ingérence, c’est maintenant des manipulations sur Facebook qui seraient responsables. Quand le peuple vote mal, l’oligarchie et les ...

à écrit le 27/04/2018 à 15:34
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Le manque d'accord serait le meilleur accord surtout pour les populations qui trinquent toujours de traité signé par des irresponsables!

à écrit le 27/04/2018 à 14:46
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le non accord est possible, et la non sortie loin d'etre exclue!

à écrit le 27/04/2018 à 11:28
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10 ème déclaration de Barnier de ce genre depuis qu'il est chargé de ce dossier non mais quel ennui... -_- Étrange que le problème vienne de l'Irlande, place d'évasion fiscale en plein coeur de l'europe et donc à la botte des marchés financiers.....

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