Le Royaume-Uni plonge dans la récession

Par latribune.fr  |   |  447  mots
(Crédits : Dylan Martinez)
La Banque d'Angleterre a annoncé jeudi une augmentation de 0,50 point de pourcentage de son taux directeur alors que l'économie britannique va selon elle se contracter entre juillet et septembre pour le deuxième trimestre consécutif.

Le Royaume-Uni va basculer dans la récession au troisième trimestre. C'est ce qu'a annoncé ce jeudi la Banque d'Angleterre, alors qu'elle annonçait une augmentation de 0,50 point de pourcentage de son taux directeur, une hausse marquée mais moindre que celle attendue par certains analystes alors que l'économie britannique va selon elle se contracter de 0,1% entre juillet et septembre. Il s'agira une deuxième baisse consécutive de l'activité économique, ce qui correspond à la définition d'une récession technique.

Inflation record parmi les pays du G7

Le taux directeur grimpe ainsi à 2,25%, une première depuis 1995. Objectif : faire baisser l'inflation britannique qui va connaître un pic en octobre à près de 11%, contre 13% prévus jusqu'à présent. À 9,9% sur un an en août, un record parmi les pays du G7, l'inflation plombe l'économie britannique et menace de plonger le pays dans une récession en 2023, selon les dernières prévisions de la BoE.

Un plain d'aide de plus de 100 milliards de livres

Le nouveau chancelier de l'Échiquier Kwasi Kwarteng doit détailler vendredi un plan d'aide aux ménages et aux entreprises qui devrait inclure notamment un gel du prix de l'énergie et devrait coûter plus de 100 milliards de livres. Si cela va mécaniquement entraîner une baisse des prix et donc de l'inflation, la mesure pourrait pousser les ménages à consommer plus et donc la doper à plus long terme, amenant la BoE à se montrer plus ferme. La banque centrale risque donc d'agir à contre-courant du gouvernement en place alors que les reproches s'accumulent contre l'institut monétaire, critiquée notamment par Liz Truss et par Kwasi Kwarteng pour n'avoir pas empêché l'inflation de flamber au plus haut en 40 ans.

La Banque d'Angleterre critiquée

Durant sa campagne à la succession de Boris Johnson, Liz Truss a proposé de revoir le statut de la Banque d'Angleterre, dont l'indépendance date de 1997. Elle estimait alors que la BoE aurait dû agir plus tôt, même si les hausses de taux ont commencé dès fin 2021 au Royaume-Uni, avant celles de la Fed et de la BCE.

Le gouverneur de la banque centrale Andrew Bailey s'était défendu début septembre, estimant que l'inflation était surtout due au fait que le Royaume-Uni est « lourdement exposé » à la flambée des prix du gaz en raison de sa dépendance à cette source d'énergie, dont l'offre est plombée par la guerre en Ukraine et la limitation des exportations russes.

Désormais, le gouvernement pourrait au contraire reprocher à la banque centrale des hausses des taux qui rendent les emprunts plus coûteux pour les Britanniques mais également pour l'État.