Le Sénat américain adopte la réforme fiscale de Trump

Par latribune.fr  |   |  639  mots
Le texte doit maintenant faire l'objet d'une harmonisation avec celui voté par la Chambre des représentants, où les républicains sont aussi majoritaires.
L'objectif est de réduire le taux d'imposition des entreprises et des particuliers. Donald Trump peut désormais espérer voir la réforme aboutir avant la fin de l'année.

C'est une importante victoire pour Donald Trump. Le Sénat des Etats-Unis a adopté dans la nuit de vendredi à samedi son projet de réforme des impôts préparé par la majorité républicaine. Il a ainsi ouvert la voie à la mise en oeuvre d'une des promesses de campagne du président.

Avec ce vote au Sénat, Trump et les républicains, majoritaires dans les deux chambres du Congrès, peuvent désormais espérer voir la réforme aboutir d'ici la fin de l'année, et s'offrir ainsi un premier succès législatif majeur depuis l'investiture du 45e président des Etats-Unis, le 20 janvier dernier. Après leurs échecs répétés à abroger la réforme de l'assurance maladie mise en oeuvre par Barack Obama, ils signeraient ainsi un succès important dans l'optique des élections de mi-mandat, dans un an.

Une réforme préparée en secret pendant des mois

Avant qu'une version définitive puisse être présentée pour promulgation au président américain, le texte, voté par 51 voix contre 49, doit faire l'objet d'une harmonisation avec la réforme votée le 16 novembre dernier par la Chambre des représentants. Donald Trump, fragilisé par l'inculpation de son ex-conseiller national à la sécurité Michael Flynn dans le dossier sur l'ingérence russe dans l'élection présidentielle américaine, projette de mettre en oeuvre d'ici la fin de l'année cette réforme fiscale, la plus ambitieuse depuis celle portée par Ronald Reagan en 1986.

Le cadre général de la réforme, sur lequel se sont appuyés les projets à la Chambre des représentants et au Sénat, a été préparé en secret pendant des mois par une demi-douzaine de représentants de la Maison blanche et du Congrès - les "Big Six" (1) -, sans aucune participation de l'opposition démocrate.

"Nous avons désormais l'occasion de rendre l'Amérique plus compétitive"

L'objectif est de réduire le taux d'imposition des entreprises et des particuliers. Ces baisses d'impôts représenteraient pour les finances publiques un manque à gagner estimé à 1.400 milliards de dollars sur dix ans. Mais l'administration républicaine estime qu'elles accéléreront la reprise de l'économie américaine et favoriseront les créations d'emplois aux Etats-Unis.

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"Nous avons désormais l'occasion de rendre l'Amérique plus compétitive, d'éviter que des emplois ne soient délocalisés et d'apporter une aide substantielle aux classes moyennes", s'est réjoui Mitch McConnell, le chef de file de la majorité républicaine au Sénat, qui s'est impliqué dans cette réforme.

Introduction d'amendements in extremis

L'opposition démocrate estime pour sa part que cette réforme des impôts est déséquilibrée et qu'elle favorise les classes privilégiées. "Les républicains ont réussi à prendre un mauvais projet de loi et à le rendre encore pire", a réagi le chef de file de la minorité démocrate au Sénat, Chuck Schumer. Les élus démocrates ont en outre fustigé les conditions dans lesquelles le débat s'est achevé, dans la nuit, avec l'introduction in extremis d'amendements qu'ils jugent mal rédigés et susceptibles d'être manipulés plus tard par les juristes et les conseillers fiscaux spécialistes de l'optimisation.

"A la faveur de l'obscurité et dans la précipitation, un déluge de changements de dernière minute va remplir encore plus les poches des riches et des grandes entreprises", a ajouté Schumer.

Mais leurs critiques n'ont pas empêché l'adoption du texte, samedi peu avant 02h00 du matin heure locale (07h00 GMT). La perspective d'une refonte des impôts a alimenté ces derniers mois la bonne tenue des marchés financiers américains.