Les anti-Macron manifestent contre la politique sociale du gouvernement

Par latribune.fr  |   |  500  mots
(Crédits : JEAN-PAUL PELISSIER)
Des dizaines de milliers de personnes ont manifesté samedi à Paris et en province, à l'appel inédit d'une soixantaine de syndicats, partis politiques et associations, pour protester contre la politique d'Emmanuel Macron.

Les opposants à la politique sociale d'Emmanuel Macron ont manifesté ce samedi à Paris et en province, à l'appel inédit d'une soixantaine de syndicats (comme la CGT, Union solidaires, la FSU), partis politiques de la gauche de la gauche (comme La France insoumise, NPA (Nouveau parti anticapitaliste), PCF (Parti communiste français), et associations (comme Attac et la Fondation Copernic), pour protester contre la politique d'Emmanuel Macron, qui répond par avance que "ça ne l'arrêtera pas".

Ils étaient 250.000 personnes à cette "marée populaire" selon la CGT, dont 80.000 à Paris contre 21.000 selon les forces de l'ordre, qui est plus proche du comptage effectué par le cabinet Occurrence pour un collectif de médias, dont l'AFP.

A l'inverse, l'Unsa, la CFDT et FO ont refusé de participer aux défilés samedi, comme le PS. "Il y a un moment social qu'il faut respecter. Et puis il y aura un moment politique (...) A trop vouloir confondre les moments, à trop faire craindre le risque de récupération, on n'aide pas le mouvement social", justifie Olivier Faure, Premier secrétaire du PS.

"Nous ne faisons jamais de politique (...) nous restons sur un champ syndical", explique pour sa part Pascal Pavageau, nouveau patron de FO. Malgré ces absences, la gauche de la gauche a salué vendredi l'"unité" syndicats-partis-associations, estimant que "le rapport de force" avec le chef de l'Etat "continue".

Un première depuis 22 ans pour la CGT

Découplée officiellement du Parti communiste (PCF) en 1996 dans le sillage de la chute de l'URSS, la CGT défile pour la première fois en plus de vingt ans aux côtés de partis politiques, au risque de voir ces derniers lui porter ombrage, estiment certains analystes.

"Les inégalités se creusent, la précarité augmente, (...) il y a des aléas dans les chiffres du chômage", a déclaré Philippe Martinez, le secrétaire général de la CGT samedi sur France inter. "C'est un président qui (...), vaille que vaille, avance sans tenir compte de la réalité du vécu des citoyens". Cette manifestation marque un tournant dans la contestation sociale, qui était jusqu'à présente circonscrite à des mouvements catégoriels : cheminots, fonctionnaires ou encore des travailleurs des maisons médicalisées (Ehpad) et retraités.

Le chef de file de La France insoumise, Jean-Luc Mélenchon, qui défile à Marseille, a assuré que ce 26 mai était "très largement d'origine syndicale". "Philippe Martinez, le secrétaire général de la CGT, m'a dit une chose très juste : 'Notre besoin est d'élargir et d'enraciner la lutte'", dit-il dans une interview à Libération.

A Paris, la manifestation, sans cortège de tête peut-être pour éviter de heurter les susceptibilités, partira en début d'après-midi de la Gare de l'Est direction Bastille, en passant par République. Comme pour la "fête à Macron" du 5 mai, un char ouvrira la manifestation, suivi d'un cortège "citoyen", puis de syndicats, associations et, finalement, partis.