Les banques étrangères font leur nid en Birmanie

Par latribune.fr  |   |  362  mots
Un des principaux carrefours de Rangoun. Le gouvernement compte sur les banques étrangères pour favoriser le développement du pays.
Des banques du Vietnam, de Taïwan, de Corée du Sud et d'Inde ont décroché une autorisation préliminaire pour s'installer dans le pays. Rangoun mise sur ces banques pour résoudre les problèmes de financement des entreprises, notamment étrangères.

Quatre nouvelles banques étrangères ont reçu une autorisation préliminaire pour s'établir en Birmanie, où les autorités espèrent attirer les investissement étrangers, a rapporté dimanche la presse officielle. Pendant des dizaines d'années, sous le règne de la junte militaire, le secteur bancaire birman est resté fermé à toute concurrence étrangère. En conséquence, les infrastructures financières laissent à désirer tandis que les Birmans sont profondément méfiants vis-à-vis des banques.

Depuis 2011, les choses changent petit à petit. Le gouvernement quasi-civil qui a remplacé la junte a lancé de grandes réformes politiques qui ont permis la levée des sanctions internationales et créé dans la foulée un regain d'intérêt de la part des entreprises étrangères. Les quatre banques ayant reçu un feu vert initial des autorités sont la Bank for Investment and Development (Vietnam), E.SUN Commercial Bank (Taïwan), Shinhan Bank (Corée du Sud) et la State Bank of India, a rapporté le journal officiel anglophone Global New Light of Myanmar, citant la Banque centrale.

13 banques autorisées jusqu'à présent

Au total, 13 banques étrangères ont eu l'autorisation de s'établir en Birmanie. La plupart d'entre elles en sont encore à l'étape préliminaire de devoir répondre aux critères règlementaires. Certaines toutefois ont déjà pignon sur rue. En avril 2015, la banque japonaise Bank of Tokyo est devenue la première banque japonaise à s'installer en Birmanie. Sumitomo Mitsui Banking Corporation (SMBC, Japon) et la Oversea-Chinese Banking Corporation (OCBC, Japon) ont aussi ouvert des succursales dans ce pays émergent du Sud-Est asiatique.

Après sa prise du pouvoir en 1962, la junte avait nationalisé toutes les banques. Le pays a été laissé en état de ruine économique par les militaires et de nombreux Birmans n'utilisent aujourd'hui encore que des espèces. Aung San Suu Kyi, qui a remporté une victoire écrasante aux législatives de novembre 2015, veut, tout comme le gouvernement sortant, favoriser les mouvements de capitaux et attirer les investisseurs. D'après la Banque mondiale, le problème du financement est le principal obstacle rencontré par les entreprises en Birmanie.

(avec AFP)