Les critiques de Ghosn contre la justice japonaise sont "inacceptables" pour le parquet de Tokyo

Par AFP  |   |  433  mots
(Crédits : ISSEI KATO)
Le parquet de Tokyo a immédiatement réagi dans la nuit de mercredi à jeudi aux violentes critiques émises par Carlos Ghosn contre la justice japonaise lors de sa conférence de presse au Liban, les jugeant "unilatérales" et "inacceptables".

C'était l'un des axes majeurs de sa communication. Mercredi 8 janvier, lors de sa conférence de presse à Beyrouth (Liban), Carlos Ghosn est longuement revenu sur le comportement de la justice japonaise à son égard, arguant une supposée collusion  entre Nissan et le parquet de Tokyo destinés lui nuire. Un camouflet auquel le parquet de Tokyo a immédiatement réagi dans la nuit de mercredi à jeudi jugeant ces arguments "unilatérales" et "inacceptables".

"Les allégations du prévenu Ghosn font abstraction de sa propre conduite et ses critiques unilatérales du système de justice pénale du Japon sont totalement inacceptables", ont écrit les procureurs dans un communiqué mis en ligne, une démarche rare de la part du parquet de Tokyo. "Le prévenu Ghosn ne peut que s'en prendre à lui-même d'avoir été arrêté et détenu pendant environ 130 jours, tout comme de la nécessité d'imposer des conditions à sa libération sous caution", ont estimé les procureurs japonais. Sa fuite du Japon constitue "un mépris flagrant" de la loi japonaise "pour éviter (de subir, NDLR) les conséquences des délits qu'il a commis", ont-ils ajouté.

La justice japonaise entend  toujours le faire comparaître

La ministre japonaise de la Justice Masako Mori s'est aussi exprimée peu après la conférence de presse de l'ancien patron de Renault et Nissan. Carlos Ghosn "a critiqué le système judiciaire (japonais, NDLR) sous différents aspects de façon erronée. On ne peut pas arrêter quelqu'un sans un dossier dont la solidité est évaluée de façon  indépendante par le juge", a insisté Mme Mori lors d'un point de presse nocturne retransmis par la chaîne de télévision publique NHK.

"Il est faux de dire que les droits humains ne sont pas respectés" par la justice japonaise, a-t-elle également répété. Le parquet de Tokyo s'est quant à lui redit "déterminé à se coordonner avec les autorités compétentes et à prendre toutes les mesures nécessaires en (son) pouvoir pour faire comparaître le prévenu Ghosn devant la justice au Japon".

Pour cela, Les autorités japonaises ont fait émettre  un mandat d'arrêt international d'Interpol visant Carlos Ghosn. «Le parquet général [...] a reçu une notice rouge d'Interpol concernant le dossier Carlos Ghosn», a indiqué jeudi le ministre libanais de la Justice, Albert Sarhane, cité par l'agence de presse officielle ANI. Au terme d'une fuite rocambolesque, l'ex-patron de Renault-Nissan est arrivé lundi au Liban , où son lieu de résidence reste inconnu.