Le Seuil renonce à publier le livre polémique sur le Maroc

Par latribune.fr  |   |  323  mots
Catherine Graciet se dit victime d'un piège ourdi par le palais royal marocain.
Le livre d'Eric Laurent et Catherine Graciet ne sera pas publié par les éditions du Seuil, dont la sortie était prévue en janvier. C'est la conséquence de l'affaire de chantage et d'extorsion de fonds qui a conduit à la mise en examen des deux journalistes.

Les éditions du Seuil ont annoncé qu'elles renonçaient à la publication du livre d'Eric Laurent et Catherine Graciet sur le Maroc. Les deux journalistes sont actuellement poursuivis pour chantage et extorsion de fonds et ont été placés sous contrôle judiciaire.

La police française prend les journalistes en "flagrant délit"

Ils avaient été interpellés la semaine dernière après avoir un signé un document où ils acceptaient, en échange d'argent, de ne pas publier un ouvrage qui se veut compromettant pour la monarchie marocaine. Mohamed VI avait porté plainte auprès des autorités françaises, ces dernières ont alors mis sous surveillance policière les deux entretiens entre les journalistes et l'avocat du roi. C'est lors du second entretien que les deux journalistes ont signé un document leur permettant de toucher une avance de 40.000 euros chacun, avant d'empocher la somme de 3 millions d'euros.

Depuis, Eric Laurent s'est défendu en réfutant le terme de chantage mais de "tentation". Il explique, dans un entretien au Monde, ne pas avoir été à l'origine de l'offre de transaction, mais que celle-ci provenait du palais royal. Il admet néanmoins avoir cédé à la tentation.

Catherine Graciet dit avoir voulu un scoop

De son côté, Catherine Graciet estime être victime d'une machination ourdie par l'avocat du souverain chérifien. Le souverain marocain n'aurait pas digéré, d'après les proches de la journaliste, son précédent livre, "Le Roi prédateur", où elle démontre comment le Roi du Maroc s'accapare des pans entiers de l'économie de son pays.

D'après elle, il s'agit d'un piège, et si elle a accepté de se rendre à cette réunion et de signer le document l'engageant à ne plus jamais écrire sur le Maroc, c'était aux seules fins de prouver que Rabat corrompait les journalistes. Elle disait ainsi détenir un scoop et une preuve formelle de ces pratiques.