Au pouvoir depuis 2010, le Premier ministre Viktor Orban, opposant particulièrement virulent aux projets de politique migratoire commune de l'Union européenne a exhorté ses concitoyens, dans une lettre publiée samedi dans le quotidien Magyar Idok, à signifier à l'Union européenne que ses politiques sont dangereuses.
"Nous pouvons envoyer ce message, qu'il n'appartient qu'à nous, citoyens européens, de forcer ensemble l'Union à revenir à la raison, ou de la laisser s'auto-détruire", a-t-il écrit.
Vendredi, 1.500 personnes se sont réunies à Budapest pour protester contre le scrutin, dénonçant une propagande de haine.
Mais selon les sondages, près de 80% de l'opinion publique en Hongrie se prononcent contre la relocalisation des demandeurs d'asile dans le pays.
Discussions à Bruxelles cette semaine
Ce soutien lui est quasiment acquis, sous réserve d'un taux de participation au moins égal à 50%. Mais à 15h00, (13h00 GMT), seuls 30,66% des électeurs avaient déposé un bulletin dans l'urne et les observateurs estimaient que le plancher de 50% de participation requis pourrait ne pas être atteint.
Viktor Orban mise sur ce plébiscite pour se rendre à Bruxelles dès la semaine prochaine et y entamer des discussions avec les institutions européennes.
"Et j'essaierai, grâce au résultat, si c'est le résultat souhaité, d'obtenir que l'on ne nous oblige pas à accepter en Hongrie des gens avec lesquels nous ne voulons pas vivre", a-t-il déclaré.
Viktor Orban a ajouté que son gouvernement pourrait préparer une réforme de la Constitution hongroise.
Mais la Commission européenne affirme que le scrutin n'aura aucun impact juridique sur les engagements adoptés.
"Les Etats membres ont la responsabilité légale d'appliquer les décisions prises", selon le commissaire aux Migrations Dimitris Avramopoulos.
Des milliers de policiers et des murs à la frontière
Des centaines de milliers de réfugiés et migrants en route vers l'Allemagne ont traversé le territoire hongrois l'an dernier, dont près de 200.000 d'entre eux ont déposé une demande d'asile en Hongrie. Cette année, le pays n'a comptabilisé que 18.000 franchissements illégaux de sa frontière. Depuis un an, des milliers de policiers ont été postés à la frontière sud de la Hongrie où ont également été érigés des murs hérissés de fils barbelés.