Les pays du G7 veulent amplifier l'isolement de la Russie

Par latribune.fr  |   |  575  mots
La ministre des Affaires étrangères allemande Annalena Baerbock lors d'un point presse à l'issue du sommet du G7 ce samedi 14 mai organisé en Allemagne. (Crédits : Reuters)
Les ministres des Affaires étrangères du G7 se sont engagés samedi à amplifier l'isolement économique et politique de la Russie, à continuer de fournir des armes à l'Ukraine et à répondre "à la guerre du blé" conduite par Moscou.

Les sept plus grandes puissances de la planète veulent montrer leur détermination à couper les ponts avec le Kremlin. "Nous allons amplifier nos efforts pour réduire et mettre fin à notre dépendance et aux achats de ressources énergétiques russes et, aussi rapidement que possible, mettre en oeuvre les engagements du G7 de cesser ou d'interdire l'importation du pétrole et du gaz russe", a affirmé le G7.

La Grande-Bretagne, le Canada, l'Allemagne, la France, l'Italie, le Japon, les Etats-Unis et l'Union européenne entendent en outre combattre la désinformation dont Moscou se rend selon eux coupables et demandent à la Chine de s'abstenir d'aider la Russie ou de justifier l'intervention militaire russe en Ukraine.

Alerte sur les pénuries alimentaires

"Avons nous travaillé suffisamment pour limiter les conséquences de cette guerre ?", s'est interrogée Annalena Baerbock. "Ce n'est pas notre guerre, c'est la guerre faite par le président de la Russie, mais nous avons une responsabilité collective."

"Des gens vont mourir en Afrique et au Moyen-Orient et nous devons répondre à une question: comment peut-on nourrir la population mondiale ? Les gens se demandent ce qui va se passer s'ils n'ont pas le blé dont ils ont besoin et qui venait auparavant de Russie et d'Ukraine", a dit Annalena Baerbock. Il faut rappeler que l'Ukraine,  plus grande surface agricole européenne et qui produit 80 millions de tonnes de céréales et d'oléagineux par an dont plus de 65% sont exportées, a vu ses exportations chuter ces derniers mois. Elles se sont en effondrées de plus de moitié depuis le début du mois de mai par rapport à l'an dernier, selon les statistiques publiées jeudi par le ministère de l'Agriculture. Elles sont revenues à moins de 300.000 tonnes contre 667.000 tonnes à la même période en mai 2021.

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Des combats violents dans le Donbass

Ces déclarations interviennent alors que des combats particulièrement violents sévissent dans la région du Donbass (est), en partie contrôlée depuis 2014 par des séparatistes prorusses, et sur laquelle Moscou se concentre depuis des semaines sans faire d'avancées significatives.

Les ministres ont réitéré leur demande à la Russie de "mettre fin à la guerre qu'elle a commencé sans provocation (de la part de l'Ukraine) et à la souffrance tragique et les pertes en vies humaines qu'elle continue de provoquer". Ils ont de nouveau appelé le Bélarus "à cesser de faciliter l'intervention de la Russie et de respecter ses engagements internationaux".

Condamnation de l'utilisation des armes chimiques

Les sept pays  ont par ailleurs condamné "les menaces irresponsables d'utilisation d'armes chimique, biologique ou nucléaire" proférées par le président russe Vladimir Poutine. Ils ont promis samedi "d'élargir les sanctions" économiques visant Moscou pour son invasion de l'Ukraine à "des secteurs dont la Russie est particulièrement dépendante" tout en exhortant la Chine à "ne pas saper" ces mesures.

"Nous appelons la Chine à ne pas aider la Russie dans sa guerre d'agression contre l'Ukraine, à ne pas saper les sanctions imposées à la Russie pour son attaque contre la souveraineté et l'intégrité territoriale de l'Ukraine, à ne pas justifier l'action de la Russie en Ukraine et à renoncer à s'engager dans la manipulation de l'information, la désinformation et d'autres moyens pour légitimer la guerre d'agression de la Russie contre l'Ukraine", exhorte le communiqué final.