Maroc, les islamistes remportent les législatives

Par latribune.fr  |   |  366  mots
Le Premier ministre marocain, Abdelilah Benkirane, également secrétaire général du PJD,
Les islamistes du Parti justice et développement (PJD) du Premier ministre Abdelilah Benkirane, ont remporté les élections législatives du Maroc organisées vendredi.

Les islamistes du Parti justice et développement (PJD), au pouvoir depuis cinq ans au Maroc, ont remporté les élections législatives organisées vendredi, a annoncé samedi le ministère de l'Intérieur, au lendemain du vote. Le PJD du Premier ministre Abdelilah Benkirane a gagné le plus grand nombre de sièges, juste devant le Parti authenticité et modernité (PAM, libéraux), considéré par certains comme étant trop proche du palais :  125 députés, contre 102 sur un total de 395 sièges, selon des résultats provisoires officiels.

Pari réussi

L'Istiqlal, le parti historique de la lutte pour l'indépendance, puis le Rassemblement national des indépendants (RNI), arrivent en troisième et quatrième position avec respectivement 45 et 37 députés. Un autre groupe islamiste, Justice et Bienfaisance ainsi que des partis de gauche ont boycotté le scrutin en guise de protestation contre l'emprise du roi sur le pouvoir.

Le "parti de la lampe" comme l'appellent ses partisans a donc réussi son pari d'un deuxième mandat à la tête du gouvernement de coalition pour "continuer la réforme", comme il le promettait au cours de sa campagne efficace et bien organisée.

Les élections pour la Chambre des représentants étaient un test de la monarchie constitutionnelle marocaine, cinq ans après que le roi Mohammed VI a accordé des pouvoirs limités à un parlement élu dans la foulée du "printemps arabe".

Gouvernement de coalition

Selon le système électoral marocain, aucun parti ne peut obtenir la majorité absolue des suffrages d'une chambre qui compte 395 sièges. Cela suppose que le vainqueur du scrutin doit former un gouvernement de coalition. Le roi, qui détient encore les rênes du pouvoir, choisit un Premier ministre issu des rangs du parti vainqueur des élections.

 Dès vendredi soir, le Premier ministre marocain, Abdelilah Benkirane, également secrétaire général du PJD, avait salué "un jour de joie et d'allégresse pour les Marocains".

En 2011, le PJD avait déjà remporté une victoire historique, quelques mois après une révision constitutionnelle menée par Mohammed VI pour calmer le "mouvement du 20 février", la version marocaine du Printemps arabe.