Nouvelle opération séduction des Etats-Unis pour relancer les échanges sur le TTIP

Par latribune.fr  |   |  465  mots
Michael Froman qui tente de convaincre les pays de l'UE fait face à de nombreuses oppositions comme celle du collectif "Stop Tafta" qui se bat depuis trois ans contre le traité.
En visite à Paris, le représentant américain au commerce extérieur, Michel Froman a tenu à rassurer la France quant à ses intérêts à accepter les conditions du TTIP.

Stimuler la croissance et les échanges, oui, mais pas à n'importe quel prix. Tel est le message que souhaite faire passer François Hollande aux Etats-Unis concernant le TTIP, le traité de libre échange, en discussion depuis 2013. Depuis bientôt trois ans, la Commission européenne mène des négociations au nom des Etats membres de l'UE concernant ce traité.

En visite à Paris, mercredi 1er juin, le représentant américain au Commerce extérieur (USTR), Michel Froman a donc appelé la France à "avoir confiance" dans ses capacités de succès sur le marché américain et à saisir le TTIP comme une "opportunité" pour y renforcer sa présence.

Négocié dans le plus grand secret, l'accord vise à supprimer les barrières commerciales et réglementaires entre l'UE et les Etats-Unis pour créer une vaste zone de libre-échange censée doper l'activité économique, mais il est décrié pour son manque de transparence et l'impact négatif qu'il pourrait avoir sur l'agriculture et l'environnement.

Trouver un accord avant le départ de Barack Obama

"Nous voyons (ce traité) comme une opportunité pour développer et approfondir encore plus notre relation", a affirmé Michel Froman, dans un effort pour convaincre le gouvernement français de soutenir les négociations afin de trouver un accord avant que le président américain Barack Obama ne quitte la Maison blanche en janvier.

Début mai François Hollande avait affirmé que la France ne pouvait accepter l'accord "à ce stade des négociations", refusant un "libre-échange sans règle".

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"Il n'est pas question d'abaisser les standards, de déréguler ou de faire du commerce sans règle", a répliqué M. Froman. "C'est plutôt le contraire. Nous sommes convaincus qu'il s'agit d'une opportunité pour obtenir un accord et de démontrer que les Etats-Unis et l'Europe sont prêts à prendre l'initiative à l'échelon mondial pour promouvoir des règles commerciales", notamment dans la protection des travailleurs ou de l'environnement, a-t-il ajouté.

Les pays de l'UE mis en garde

Depuis un mois François Hollande a durcit son discours sur le TTIP. "Il ne peut pas y avoir un accord s'il n'y a pas réciprocité", a-t-il martelé vendredi dernier lors du G7 à Ise-Shima au Japon.

Le représentant américain, qui devrait rencontrer à Paris le secrétaire d'Etat au Commerce extérieur, Matthias Fekl, a lancé une mise en garde aux pays européens. "Nous avons la possibilité d'y parvenir ensemble. Si nous échouons, d'autres le feront à notre place", a-t-il affirmé, laissant entendre que des pays comme la Chine pourraient imposer leurs normes sur les marchés internationaux si les Etats-Unis et l'UE ne parvenaient pas à un accord.

(Avec AFP)