Nouvelles routes de la soie : l'Italie encore indécise sur son retrait du projet chinois

Par latribune.fr  |   |  426  mots
La première ministre italienne Giorgia Meloni n'a pas encore tranché sur la participation de son pays aux Nouvelles routes de la soie. (Crédits : REMO CASILLI)
L'Italie va devoir décider dans les prochains mois de sa participation aux Nouvelles routes de la soie, le projet de liaisons maritimes et ferroviaires entre l'Europe, l'Afrique et la Chine, mené par ce dernier depuis 2019. La première ministre fait face à un casse-tête diplomatique, entre influences chinoises et européennes.

L'Italie n'a pas encore décidé si elle allait se retirer du projet controversé de Nouvelles routes de la soie mené par la Chine, a déclaré dimanche la Première ministre italienne Giorgia Meloni. La cheffe d'Etat était interrogée sur le sujet lors d'une conférence de presse à l'issue du sommet du G20 à New Delhi car elle venait de faire sa première rencontre avec le Premier ministre Li Qiang, numéro deux de l'Etat chinois.

En 2019, l'Italie, ployant sous le poids de sa dette publique, est devenue le seul pays du G7 à participer au projet des Nouvelles routes de la soie, décrit par ses opposants comme un cheval de Troie destiné à renforcer l'influence politique de Beijing. L'engagement italien sera renouvelé en mars 2024, à moins qu'elle se désengage d'ici la fin de l'année.

L'alternative américaine pour faciliter la décision ?

Giorgia Meloni a expliqué que son gouvernement « évaluait les mérites » de sa participation au projet. La première ministre s'engage dans un jeu d'équilibriste : d'un côté les pressions diplomatiques de ses voisins la poussent à quitter l'accord, mais de l'autre elle espère le faire sans froisser son allié commercial.

Sa décision pourrait cependant être simplifiée. Lors du G20, les Etats-Unis ont poussé en faveur d'un ambitieux projet de « couloir » logistique reliant l'Inde et l'Europe au Moyen-Orient. Un accord de principe a été signé samedi entre les Etats-Unis, l'Inde, l'Arabie saoudite, les Emirats arabes unis, l'Union européenne, la France, l'Allemagne mais aussi... l'Italie. L'initiative viserait à contrer le projet des Nouvelles routes de la soie, par lequel Pékin réalise des investissements massifs dans plusieurs pays en développement pour construire des infrastructures.

Le ministre italien des Affaires étrangères, Antonio Tajani, qui s'est rendu à Pékin au début du mois, avait expliqué le 2 septembre que les Nouvelles routes de la soie n'avaient « pas produit les résultats » escomptés par la troisième économie de la zone euro. Giorgia Meloni pourrait se rendre à son tour à Pékin pour une visite d'État dans les prochains mois ou début 2024, mais elle s'est refusée à donner une possible date. « Cela aura plus de sens de se rendre en Chine lorsque nous disposerons de plus d'éléments au sujet de notre coopération bilatérale et sur la manière de la développer », a-t-elle expliqué. Certains analystes s'attendent à ce qu'elle mette fin à ce moment-là à l'accord sur les Nouvelles routes de la soie, tout en renforçant d'autres accords existants entre l'Italie et la Chine.