"Paradise Papers" : Nike, Apple et Lewis Hamilton cités à leur tour

Par latribune.fr  |   |  496  mots
Le fabricant d'articles de sports Nike a créé des sociétés offshore aux Bermudes et c'est à ces sociétés que les filiales de Nike devaient verser des centaines de millions d'euros pour utiliser les droits sur la marque.
Les deux géants américains ont utilisé les paradis fiscaux de Jersey, dans la Manche, et des Bermudes pour diminuer le montant des impôts à payer dans le monde. Le champion britannique de Formule 1, lui, a économisé la TVA sur l'achat d'un jet privé.

Après les chefs d'Etat, au tour des entreprises et des sportifs. Apple, Nike et le coureur automobile de Formule 1 Lewis Hamilton se sont ainsi ajoutés lundi à la liste des mis en cause par les révélations des "Paradise Papers" sur des pratiques d'optimisation fiscale à l'échelle mondiale.

Apple aurait ainsi utilisé le paradis fiscal britannique de Jersey pour continuer à ne payer pas ou très peu d'impôts après avoir dû mettre fin à des pratiques similaires en Irlande. Le fabricant d'articles de sports Nike, de son côté, a créé des sociétés offshore aux Bermudes et c'est à ces sociétés que les filiales de Nike devaient verser des centaines de millions d'euros pour utiliser les droits sur la marque. Avec les sommes importantes payées pour les licences, les bénéfices dans le monde du groupe ont été diminués et donc le montant des impôts payés par Nike.

Nike a ensuite effectué la même opération aux Pays-Bas en 2014 et a pu diminuer son taux d'imposition de 35% en 2002 à quelque 13%. "Nike a ainsi pu  amasser des bénéfices de plus de 12 milliards de dollars dans des paradis fiscaux qui ont à peine été soumis à l'impôt", écrit la Süddeutsche Zeitung, dans un extrait de l'enquête diffusé lundi.

Grâce à l'île de Man, la TVA disparaît

Quant au Birtannique Lewis Hamilton, quadruple champion du monde de F1 tout juste titré, il a utilisé une société-écran sur l'île de Man pour économiser la TVA lors de l'achat d'un nouveau jet privé de plus de 4 millions d'euros.

Dix-huit mois après les "Panama Papers" portant sur la fraude fiscale, le Consortium international des journalistes d'investigation (ICIJ), regroupant 96 médias de 67 pays, avait commencé dimanche à dévoiler sa nouvelle enquête après un an de travail basé sur la fuite de 13,5 millions de documents financiers, provenant notamment du cabinet international d'avocats Appleby, basé aux Bermudes.

| Lire aussi : Paradise Papers : cinq chiffres à retenir

L'Union européenne "choquée"

Ces papiers mettent également en cause les services de la Reine d'Angleterre, le secrétaire américain au Commerce Wilbur Ross et des ministres brésiliens et russes.

Mais plusieurs des personnalités visées ont mis en avant la légalité de leurs investissements. Wilbur Ross a ainsi affirmé qu'il n'y avait "absolument rien de répréhensible" au fait qu'il détienne 31% des parts de Navigator Holdings, une société de transport maritime dont l'un des principaux clients est l'entreprise russe de gaz et produits pétrochimiques Sibur. Or parmi les propriétaires de Sibur figurent Guennadi Timtchenko, un proche du président russe, sanctionné par le Trésor américain après l'annexion de la Crimée, ainsi qu'un gendre de Vladimir Poutine, selon le New York Times.

Dès lundi, l'Union européenne a jugé ces révélations choquantes, et a réclamé des "sanctions dissuasives".

(Avec AFP)