Pétrole : l'Opep+ prête à réduire son offre pour éviter une chute des cours du baril

Par latribune.fr  |   |  407  mots
Le ministre de l'Energie de l'Arabie saoudite, Abdelaziz ben Salmane, (Crédits : Reuters)
Le ministre de l'énergie de l'Arabie saoudite s'inquiète du risque d'une chute des prix de l'or noir considérant que le marché est suffisamment approvisionné alors qu'un ralentissement de l'économie mondiale va peser sur la demande.

Réduire l'offre de pétrole, voici qui paraît paradoxal en pleine crise énergétique, alors même qu'il y a quelques semaines, le président Joe Biden s'était rendu en Arabie saoudite pour réclamer une augmentation de la production. C'est pourtant ce qu'envisage de faire l'Opep+ (partenariat qui réunit les pays exportateurs de pétrole, menés par l'Arabie saoudite et la Russie).

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Le ministre de l'Energie saoudien, Abdelaziz ben Salmane, a ainsi confié à l'agence Bloomberg que l'Opep+  avait les moyens notamment de « réduire à tout moment sa production » pour faire face aux défis d'un marché pétrolier « tombé dans un cercle vicieux de faible liquidité et de volatilité extrême » qui « envoient des signaux erronés aux marchés à un moment où l'on a besoin le plus de clarté ».

Modeste augmentation en septembre

Au début du mois d'août, l'Opep+ a convenu d'une augmentation quasi dérisoire de son offre pour le mois de septembre, de « 100.000 barils par jour », à comparer aux quelque 432.000 b/j puis 648.000 b/j fixés les mois précédents.

Or, malgré cette timide hausse, les cours, après s'être envolés en début d'année alors que la demande reprenait avec la fin des confinements et le début de l'invasion de l'Ukraine par la Russie, ont cédé plus de 20% en deux mois et demi.

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Le ministre saoudien met en garde sur « le cercle vicieux » dans lequel est plongé le marché selon lui qui est « amplifié par un flux d'histoires infondées » portant sur « une destruction de la demande, des nouvelles sur un retour de grands volumes d'offre, et l'ambiguïté et l'incertitude sur les impacts potentiels des plafonds de prix, des embargos et des sanctions.»

Une critique à peine voilée à l'encontre des déclarations de responsables occidentaux, après l'embargo imposé sur le pétrole russe par les Etats-Unis, le Royaume uni et les pays européens, dans le cadre de sanctions.

« Au sein de l'Opep+, nous avons connu un environnement beaucoup plus difficile par le passé et nous en sommes sortis plus forts et plus soudés que jamais », a rappelé le ministre saoudien, qui a annoncé que les pays de l'Opep+ allaient travailler sur un nouvel accord pour l'après 2022.