Pétrole : la Norvège puise dans son fonds souverain pour compenser la chute des prix

Par latribune.fr  |   |  325  mots
Le 12 février, le gouverneur de la Banque centrale norvégienne, Oeystein Olsen, avait alerté du risque, pour le pays, de devoir puiser dans son fonds souverain de 860 milliards de dollars.
La Norvège, frappée de plein fouet par la chute du prix du pétrole, a pour la première fois puisé en janvier plus d'argent dans son fonds souverain qu'elle n'en a placé afin d'équilibrer son budget, a indiqué le gouvernement vendredi.

Le pays scandinave n'échappe pas à la règle, également plombé par la chute des prix du pétrole. Signe que les temps sont devenus plus difficiles, le gouvernement norvégien a sur le premier mois de l'année effectué un prélèvement net de 6,7 milliards de couronnes (713 millions d'euros) dans son fonds qui pesait vendredi matin 7.090 milliards de couronnes (755 milliards d'euros).

"Les revenus pétroliers de l'État ont considérablement chuté et pour la première fois depuis longtemps sont devenus moindres que le déficit du budget de l'État" a indiqué le secrétaire d'État aux finances, Paal Bjørnestad, dans un courriel à l'AFP.

En janvier, Oslo a déjà puisé plus que prévu dans ses réserves...

Le budget norvégien exclut traditionnellement les dits revenus pétroliers, lesquels sont placés dans le fonds souverain en vue de financer les dépenses de l'État-providence de façon pérenne à l'avenir. L'État n'est autorisé à en prélever que 4% au maximum pour équilibrer ses comptes, sinon déficitaires.

La ponction de janvier dépasse déjà amplement les prévisions du gouvernement de droite qui tablait l'an dernier de prélever 4,9 milliards de couronnes pour l'ensemble de 2016. Mais le repli continu du cours du baril a entamé les revenus pétroliers publics plus qu'escomptés.

Il n'est pas dit pour autant que le fonds voie sa valeur baisser cette année car celle-ci dépend aussi des performances des investissements déjà réalisés (actions, obligations et immobilier).

"Ces fluctuations peuvent être grandes. Nous devons donc êtres prêts à ce que l'on puisse voir, de temps en à autre, une baisse de la valeur du fonds sur une année", a précisé M. Bjørnestad.

Depuis qu'il a été abondé pour la première fois en 1996, le fonds norvégien n'a encore toutefois jamais vu sa valeur diminuer d'une année sur l'autre.

(Avec AFP)