Piratages : la Russie réagit aux sanctions mais ne riposte pas

Par latribune.fr  |   |  434  mots
Les 35 agents russes ont 72 heures pour quitter le territoire américain et l'accès aux deux centres, situés à New York et dans le Maryland, sera interdit à tout responsable russe à partir de vendredi midi.
Barack Obama a ordonné l'expulsion de 35 agents du pays et sanctionné des responsables du renseignements russes, jeudi. Le ministère des Affaires étrangères russes à annoncer dans la foulée vouloir expulser 35 agents américains, avant que Poutine ne mette son véto.

[Article publié le 30 décembre à 8h58, mis à jour à 14h29]

Barack Obama avait promis des sanctions, jeudi. Et elles sont à la hauteur des accusations portées par l'administration américaines, qui soupçonne la Russie d'avoir mené des cyberattaques contre le Parti démocrate dans le but de favoriser l'élection de Donald Trump à la Maison blanche le 8 novembre dernier.

Concrètement,  Barack Obama a ordonné l'expulsion de 35 diplomates russes et imposé des sanctions contre des responsables du renseignement russe que Washington soupçonne d'être impliqués dans ce piratage informatique. Celles-ci visent neuf entités ou individus: les services de renseignement militaires (GRU) et les services de sécurité (FSB), quatre agents du GRU et trois entreprises ayant "fourni un soutien matériel aux opérations informatiques du GRU". Les 35 agents russes ont quant à eux 72 heures pour quitter le territoire américain et l'accès aux deux centres, situés à New York et dans le Maryland, sera interdit à tout responsable russe à partir de vendredi midi. La décision affectera l'ambassade de Russie à Washington et le consulat russe à San Francisco, a précisé un haut responsable américain.

L'inconnue Trump

"Ces actions font suite aux avertissements que nous avons adressés de manière répétée au gouvernement russe, en privé et en public. Elles sont une réponse nécessaire et adaptée aux actions visant à nuire aux intérêts américains en violation des normes de comportement internationales établies", a déclaré Barack Obama dans un communiqué diffusé de Hawaï, où il passe les fêtes de fin d'année en famille.

Il est encore difficile de savoir si Donald Trump, qui a plusieurs fois fait l'éloge de Vladimir Poutine et désigné des personnalités jugées proches de Moscou pour composer sa future administration, cherchera à revenir sur ces mesures. Le président élu a balayé les accusations de la CIA et les autres agences de renseignement américaines qui ont conclu que la Russie était à l'origine de cyberattaques, mais jeudi, il a déclaré qu'il allait rencontrer prochainement les responsables de la communauté du renseignement.

De son côté, le Kremlin a nié catégoriquement les accusations américaines et promis une réponse "appropriée". Vendredi, à la mi-journée, les agences russes rapportaient que le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, disait avoir soumis des propositions concrètes au président russe : expulser 35 agents américains et interdire au personnel diplomatique des Etats-Unis d'utiliser une datcha et un entrepôt de Moscou. La proposition a été rejetée par Vladimir Poutine.

(Avec AFP)