Pour Maduro, le Venezuela doit (vite) restructurer sa dette

Par latribune.fr  |   |  404  mots
Le président vénézuélien, Nicolás Maduro
Le président vénézuélien, Nicolás Maduro, a annoncé jeudi que son gouvernement allait entamer un refinancement et une restructuration de sa dette extérieure estimée à quelque 150 milliards de dollars. Faute de quoi, le pays s'enfoncerait dans une crise grave qui impacterait lourdement les pays limitrophes comme la Colombie.

"J'ai décidé par décret un refinancement et une restructuration de la dette extérieure du Venezuela et des remboursements", a déclaré le président Maduro, confirmant ainsi que vendredi PDVSA va s'acquitter de 1,1 milliard de dollars d'un bon à échéance 2017.

Asphyxié par la crise économique, ce pays pétrolier avait déjà éloigné vendredi dernier le spectre d'un défaut de paiement grâce au remboursement d'une échéance de dette par le groupe pétrolier d'État PDVSA (841,88 millions de dollars d'amortissement d'un bon à échéance 2020) mais il doit encore payer d'importantes sommes d'ici fin 2017.

Si l'entreprise d'État venait à échouer vendredi, le pays tomberait automatiquement en défaut de paiement, une probabilité que l'agence Bloomberg a chiffrée à 79% en 2018 et 99% au cours des cinq prochaines années.

Les Vénézuéliens fuient la crise en Colombie

Près de 470.000 Vénézuéliens sont arrivés en Colombie, fuyant la crise politique et économique dans leur pays, et 267.000 l'ont fait de manière illégale, a indiqué vendredi le président colombien Juan Manuel Santos, qui a accusé le gouvernement de Nicolas Maduro d'avoir "détruit la démocratie". Il y a trois mois, les services migratoires chiffraient à 340.000 le nombre de Vénézuéliens venus se réfugier dans le pays voisin.

Désormais, "on estime que près de 470.000 Vénézuéliens sont arrivés dans notre pays, 202.000 de façon régulière et 267.000 de façon irrégulière", a déclaré M. Santos lors d'une conférence de presse au siège du gouvernement.

Les autorités n'ont pas précisé depuis quand a augmenté le flux migratoire du Venezuela vers la Colombie, pays qui partagent une frontière de 2.200 kilomètres.

Selon le président Santos, la Colombie est le pays qui "souffre le plus" des effets collatéraux de la crise économique et politique qui frappe le Venezuela. Il a appelé à prendre "des initiatives qui puissent permettre une transition vers la démocratie" dans ce pays.

"Nous avons fait des efforts immenses pour tenter de désactiver cette crise afin de parvenir à une sortie démocratique et pacifique", a-t-il souligné.

Jeudi, les ministres des Affaires étrangères de 12 pays d'Amérique, dont la Colombie, réunis à Toronto, ont demandé à l'ONU de s'impliquer pour aider à résoudre la crise au Venezuela et sanctionner les violations des droits de l'homme.

(avec agences)