Venezuela : l'UE ne reconnaît pas l'élection de l'Assemblée constituante

La légitimité du scrutin de l'Assemblée constituante au Venezuela fait à nouveau débat. Si l'opposition a d'ores et déjà appelé aux manifestations, ne reconnaissant pas la viabilité du vote, l'Union européenne s'est prononcée en faveur d'une suspension de la Constituante.
Pour Federica Mogherini, Haute Représentante de l'UE pour la politique étrangère et de sécurité commune, l'installation effective de l'Assemblée constituante devrait être suspendue.

Les tensions se multiplient autour de l'élection de l'Assemblée constituante vénézuélienne. Trois jours après le scrutin, l'Union européenne a déclaré ne pas reconnaître le résultat et a annoncé qu'elle était prête à "accentuer graduellement" les pressions sur le président Nicolas Maduro.

Pour autant, rien n'indique, dans la déclaration de Federica Mogherini, Haute Représentante de l'UE pour la politique étrangère et de sécurité commune, une quelconque sanction à l'encontre du gouvernement du Venezuela.

"L'Union européenne et ses Etats membres ne peuvent pas reconnaître l'Assemblée constituante alors qu'ils sont préoccupés par sa représentativité et par sa légitimité effectives et appellent le gouvernement du président Nicolas Maduro à prendre des mesures urgentes pour rectifier le cours des événements", souligne la diplomate italienne dans son communiqué.

Par conséquent, le représentante européenne a réclamé la suspension de la Constituante, élue dimanche au terme d'un scrutin que boycottait l'opposition :

"L'installation effective de l'Assemblée constituante devrait être suspendue et les attributions de toutes les institutions telles que prévues par la Constitution devraient être explicitement reconnues", écrit Mogherini.

Face à la situation, l'UE pourrait adopter des sanctions

Pour adopter des sanctions, l'UE doit parvenir à une décision unanime de ses membres. Or, les vingt-huit ont encore du mal à s'accorder : si l'Espagne plaide pour des mesures de rétorsion à l'encontre du régime socialiste de Maduro, la majorité des Etats membres éludent le sujet.

D'après les diplomates en poste à Bruxelles, les points de vue pourraient tout de même évoluer devant l'aggravation de la crise au Venezuela : depuis le début du mouvement de contestation, en avril, les affrontements entre forces de l'ordre et manifestants ont, en effet, fait plus de 120 morts.

De nouvelles manifestations à venir

L'Union européenne a tout de même déjà pris position sur la libération de tous les opposants politiques, se disant "profondément préoccupée" par la réincarcération, mardi, des deux chefs de file de l'opposition, Leopoldo Lopez et Antonio Ledezma. Ces derniers avaient appelé à des manifestations contre la nouvelle Assemblée constituante et avaient bénéficié d'une mesure de sortie de prison avec assignation à résidence après une première arrestation.

> Lire aussi : Pouvons-nous empêcher la guerre civile au Venezuela ?

Malgré la tentative de dialogue, notamment lancée par les Nations unis, les appels à de nouvelles manifestations ont été lancés, mercredi, par l'opposition vénézuélienne. Ceci fait écho aux affirmations de la société Smartmatic, qui contribue au système de vote électronique au Venezuela depuis 2004. Elle a indiqué, mercredi, qu'au moins un million de voix avaient été manipulées au cours du scrutin. Ce que nie le pouvoir. D'après les autorités vénézuéliennes, 8,1 millions d'électeurs auraient participé à l'élection de l'Assemblée constituante.

(avec Reuters)

Commentaires 8
à écrit le 03/08/2017 à 19:22
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@ BONJOUR : Et pour cause la horde de caniches européenne ne veut pas déplaire à Maîmaître le grand TRUMP ! A quand l'indépendance de l'Europe pas besoin de mettre une majuscule à EUROPE !

à écrit le 03/08/2017 à 19:22
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On constate que l'Europe tout en intervenant gère bien tant la crise en Ukraine qui était particulièrement complexe, que la crise avec Maduro. On peut comparer avec les résultats entre Trump et Poutine. Ou l'appréciation à l'Onu de décisions prises p...

à écrit le 03/08/2017 à 15:00
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Normal , l'UE est de droite.

à écrit le 03/08/2017 à 14:55
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Porochenko a été elu démocratiquement l'UE n'avait à juste titre rien à y redire. Par contre il était normal de prendre des sanctions à l'égard du gouvernement de Poutine qui a envahi la Crimée pour l'annexer avec un référendum sans valeur car sous l...

le 03/08/2017 à 20:54
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Porochenko ? Ah oui, le gars élu après la destitution de Ianoukovytch par la Rada, alors même que son parti y était majoritaire (précédentes élections). Pourquoi ? Car de gentils révolutionnaires oranges armées les encerclaient. Mais les élections qu...

à écrit le 03/08/2017 à 13:31
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On a connu l'UE moins regardante. Les élections d'Al Sissi ou de Porochenko par exemple .

à écrit le 03/08/2017 à 13:26
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L'UE de Bruxelles n'est qu'une zone administrative reconnue pour son suivisme et non pour sa liberté politique!

à écrit le 03/08/2017 à 11:10
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"Si l'opposition a d'ores et déjà appelé aux manifestations" L'opposition de droite qui n'hésite pas à envoyer le peuple au massacre donc. Pauvres vénézuéliens, tout comme les brésiliens, coincés entre la peste et le choléra.

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