Protéger les océans pourrait générer jusqu'à 819 milliards d'euros de bénéfices

Par latribune.fr  |   |  425  mots
Aujourd'hui, aucun océan de la planète n'est totalement épargné par l'activité humaine, et 41% des surfaces océaniques sont "fortement affectées", affirme WWF. (Crédits : Flickr/Samovar Group)
WWF, qui avance ce chiffre, préconise ainsi d'étendre les aires marines totalement interdites à la pêche à 10% de la surface des océans d'ici à 2020 et à 30% d'ici à 2030, contre moins de 4% actuellement.

François Hollande l'a affirmé mercredi 3 juin, lors d'un discours devant l'OCDE à Paris: un échec de la conférence sur le climat, qui doit se tenir en décembre en France, serait non seulement "une catastrophe sur le plan écologique","un échec sur le plan politique", mais aussi "une menace sur le plan économique".

"De l'accord de Paris dépendra aussi une perspective de croissance", estime en effet le président.

Une étude publiée le même jour par WWF le confirme: l'écologie est rentable. L'extension des aires marines protégées pourrait notamment générer de 490 à 920 milliards de dollars (de 436 à 819 milliards d'euros) de bénéfices nets, et créer de 150.000 à 180.000 emplois, d'ici à 2050, précise l'organisation mondiale de protection de la nature.

"Chaque dollar investi pour créer des aires marines protégées permet des bénéfices trois fois supérieurs, grâce à la création d'emplois directs, la protection côtière ou la pêche", calcule le Fonds mondial pour la nature.

De 4% à 30 des surfaces protégées en 15 ans

Le rapport, dévoilé jeudi en marge du Sommet mondial sur les océans organisé à Cascais, près de Lisbonne, sous l'égide de l'hebdomadaire The Economist et du magazine National Geographic, repose sur des recherches de l'université libre d'Amsterdam. Il préconise d'étendre les aires marines totalement interdites à la pêche à 10% de la surface des océans d'ici à 2020 et à 30% d'ici à 2030, contre moins de 4% actuellement. Ce qui engendrait divers avantages selon WWF:

  • en premier lieux, les zones protégées "sont connues pour attirer et soutenir le tourisme côtier", ce qui "encourage l'emploi et le commerce";
  • elles peuvent permettre également "d'amortir l'impact du changement climatique", en protégeant les zones côtières des catastrophes naturelles;
  • elles jouent enfin "un rôle important dans la reconstitution du stock" de poissons, au bénéfice des pêcheurs.

41% des surface océaniques fortement affectées par l'activité humaine

Aujourd'hui, aucun océan de la planète n'est totalement épargné par l'activité humaine, et 41% des surfaces océaniques sont "fortement affectées", affirme WWF, qui mise sur les grands rendez-vous internationaux prévus d'ici à la fin de l'année pour faire valoir ses arguments.

Le climat sera notamment au cœur d'une réunion aux Nations unies à New York le 29 juin, puis à l'ordre du jour de l'assemblée générale de l'ONU en septembre, et d'un G20 en Turquie en novembre, avant la Conférence mondiale prévue du 30 novembre au 11 décembre à Paris.

(Avec AFP)