Rishi Sunak prépare les Britanniques au retour à une politique d'austérité budgétaire

Par latribune.fr  |   |  414  mots
Rishi Sunak, le Premier ministre, et son chancelier de l'Echiquier, Jeremy Hunt. (Crédits : Reuters)
Le Premier ministre britannique veut assainir la situation financière du pays, ce qui passerait, selon la presse d'outre Manche, par des mesures permettant une économie de 57 milliards d'euros sous la forme de hausses d'impôts et de baisses des dépenses publiques.

« Il y a des décisions difficiles à prendre » mais « nous allons être justes sur la manière dont nous allons les aborder », a promis samedi Rishi Sunak, le Premier ministre britannique, dans un entretien accordé au quotidien The Times, dix jours après son arrivée à Downing Street après la démission de Liz Truss.

Le gouvernement doit dévoiler le 17 novembre ses arbitrages budgétaires, au moment où le Royaume-Uni subit de plein fouet une inflation record et des inquiétudes financières provoquées par le précédent gouvernement conservateur de Liz Truss.

Selon plusieurs médias britanniques, le Premier ministre et son chancelier de l'Echiquier Jeremy Hunt envisagent jusqu'à 50 milliards de livres (57 milliards d'euros) de hausses d'impôts et de baisses de dépenses pour rassurer sur la stabilité à long terme des finances publiques, laissant augurer un retour de l'austérité.

« Le gouvernement ne peut pas tout faire »

Mais il a prévenu que « le gouvernement ne peut pas tout faire » et qu'il devra choisir les priorités. Sinon « cela veut dire emprunter de l'argent, ce qui entraîne à la fin, comme nous l'avons vu, une forte inflation, une perte de crédibilité et des taux d'intérêts qui grimpent », a-t-il défendu.

« Je pense que l'inflation est l'ennemi numéro », a encore affirmé Rishi Sunak, promettant de s'attaquer au problème, alors que la Banque d'Angleterre a encore fortement augmenté ses taux cette semaine pour tenter d'endiguer la hausse des prix, qui a atteint un pic de 10,9% en octobre dans le pays. Les Britanniques subissent de plein fouet les hausses de prix mais aussi celle des taux d'intérêt qui renchérit le coût des crédits immobiliers.

De nombreux mouvements de grève

Le pays connaît de nombreux mouvements de grève ces derniers mois pour des hausses de salaire et une manifestation est prévue samedi à Londres pour protester contre cette crise du coût de la vie et pour réclamer des élections générales, au moment où les conservateurs au pouvoir depuis 12 ans sont à la peine dans les sondages face à l'opposition travailliste.

« Ma mission est de reconquérir la confiance des Britanniques » en « agissant sur les questions qui préoccupent les gens », a affirmé le Premier ministre. « Je suis quelqu'un en qui ils peuvent avoir confiance pour comprendre l'économie », a-t-il insisté, dans une pique à peine voilée à sa prédécesseure, restée moins de 50 jours à Downing Street.