Royaume-Uni : les marchés respirent après l'arrivée de Sunak, qui prévoit des « mesures difficiles »

Par latribune.fr  |   |  404  mots
Rishi Sunak lors de sa première allocution devant le 10 Downing Street à Londres. (Crédits : Reuters)
Le nouveau Premier ministre vient d'être désigné par le roi Charles III pour former son gouvernement. Il se donne pour priorité de rétablir la « stabilité économique ». Son premier discours à Downing Street a mis l'accent sur l'imminence de mesures « difficiles » notamment sur la dette. La livre a repris de la vigueur par rapport au dollar (+2%) et les taux d'intérêt sur la dette se sont nettement détendus depuis sa nomination. Tout en promettant de poursuivre la politique de rééquilibrage des investissements publics entre Londres et le reste du pays voulu par Boris Johnson.

La désignation comme chef des Conservateurs et nouveau Premier ministre a un effet direct sur les marchés financiers. La livre, qui dégringole depuis près de deux ans face au dollar, a rebondi de 2% face au billet vert depuis la désignation de Rishi Sunak lundi. Quant à la dette publique, ses taux de remboursement à 10 ans sont retombés à 3,6% après avoir caracolé au-dessus de 5% suite aux annonces budgétaires de Liz Truss. L'ancien banquier de Goldman Sachs, et gérant d'un fonds à la City, sait comment parler aux investisseurs soucieux des dérives budgétaires des Etats dont ils achètent les obligations.

Dans sa première prise de parole en tant que Premier ministre, Rishi Sunak est apparu la mine grave mais n'a pas caché les difficultés auxquelles sont confrontés le pays et son gouvernement. La priorité de son gouvernement consiste à remettre de « la stabilité économique et de la confiance ». Cela signifie des « décisions difficiles à venir », prévient-il. Sunak assure ne pas vouloir laisser « une dette à nos enfants que nous sommes incapables de payer ».

Crise économique profonde

Quant au diagnostic déjà bien connu, le Royaume-Uni connaît une « crise économique profonde » née des conséquences « du Covid, de la guerre de Poutine en Ukraine et de la désorganisation des chaînes d'approvisionnement », a rappelé Sunak qui a plutôt épargné Liz Truss dont il a salué la volonté de « créer de la croissance » tout en reconnaissant les « erreurs » de sa prédécesseur qu'il dit vouloir « corriger immédiatement ».

En parallèle, le nouveau Premier ministre a tenté d'adoucir ces annonces en se revendiquant de certaines promesses populaires de Boris Johnson (dont il avait provoqué la chute en démissionnant de son poste de ministre du Trésor début juillet). Et notamment reprendre celles qui l'avaient fait gagné triomphalement les élections générales de 2019 dans les circonscriptions les plus populaires du Nord du pays.

« Un système de santé plus fort, de meilleures écoles, des rues plus sûres et contrôler nos frontières », a ainsi promis Rishi Sunak en reprenant à son compte le projet fétiche de Boris Johnson de « levelling up the UK ». À savoir mieux répartir la richesse et les services publics entre Londres et le reste du pays qui se sent davantage laissé pour compte. Reste à savoir s'il aura les marges budgétaires pour le faire.