Sommet UE/Turquie : pas d'avancées "concrètes"

Par latribune.fr  |   |  478  mots
L'UE et la Turquie ont discuté de leurs nombreux griefs à l'occasion d'un sommet qui s'est tenu à Varna, en Bulgarie. (Crédits : POOL)
L'Union européenne a déploré, lundi, de n'être parvenue à aucun compromis concret lors d'une rencontre avec le président turc Recep Tayyip Erdogan qui était destinée à apaiser les relations houleuses depuis plusieurs mois entre Ankara et Bruxelles. Plusieurs dossiers brûlants entachent la confiance des Européens envers leur partenaire turc.

L'Union européenne et la Turquie ne sont pas parvenus à un "compromis concret" sur les questions essentielles, a déclaré à la presse le président du Conseil européen Donald Tusk, à l'issue du sommet UE/Turquie qui s'est tenu à Varna (Bulgarie), lundi.

Si les Européens et les Turcs ont bien des "intérêts communs", notamment stratégiques et commerciaux, des "divergences" restent encore à régler "ensemble" avant d'aller plus loin dans le processus d'adhésion de la Turquie dans l'UE, a jugé Jean-Claude Junker, le président de la Commission européenne. Mais lesquelles sont-elles ?

Sur la table, les purges en Turquie et la Syrie

Lors de la rencontre, les Européens ont fait part à leur interlocuteur de leur inquiétude persistante de l'érosion de l'Etat de droit et du respect des droits de l'Homme en Turquie depuis le putsch manqué de juillet 2016 (plus de 55.000 personnes, dont des opposants et des journalistes, ont été incarcérées et 160.000 limogées ou suspendues), mais aussi pour les conséquences de l'intervention controversée des troupes d'Ankara contre une milice kurde dans le nord de la Syrie.

En outre, ils ont également mentionné le contentieux concernant des exploitations offshore en Méditerranée orientale dont Ankara ne veut pas entendre parler, affirmant que ces zones maritimes relèvent de la juridiction du gouvernement turc de Chypre.

"Seuls des progrès sur ces questions pourront nous permettre d'améliorer les relations UE-Turquie, y compromis le processus d'adhésion", a maintenu Donald Tusk.

Un partenaire stratégique

On le comprends, malgré ce climat tendu, l'Europe ne veut pas fermer la porte à Turquie. Jean-Claude Juncker s'est ainsi dit opposé à l'idée "simple, superficielle, démagogique" de rompre les négociations sur l'adhésion d'Ankara au bloc communautaire. Et d'ailleurs, le président turc n'a pas manqué de rappeler que "l'UE est un partenaire stratégique pour la Turquie, et ce serait une erreur d'isoler la Turquie de l'UE".

Comme le rappelle à juste titre un article de RFI, l'Europe a en effet trop besoin de son partenaire turc en matière de lutte contre le terrorisme et pour la gestion des flux migratoires. Les Européens se sont félicités que, depuis la signature du pacte entre l'UE et la Turquie, les arrivés de migrants en Europe ont chuté de 97%.

Quid de l'intégration dans l'UE ?

Recep Tayyip Erdogan avait affirmé avant le sommet qu'une adhésion à l'UE restait pour la Turquie un "objectif stratégique", alors que le processus est au point mort depuis plusieurs mois. Ce que souhaite Ankara, c'est une exemption rapide de visas pour ses ressortissants souhaitant se rendre dans l'UE.

Lors d'une visite du président truc à Paris en janvier, Emmanuel Macron avait évoqué plutôt l'idée d'un "partenariat" entre l'UE et la Turquie, à défaut d'une adhésion.

(Avec AFP et Reuters)