Trump balaie toute critique et affirme avoir rendu l'Otan « forte » sous son mandat

Par latribune.fr  |   |  802  mots
Trump estime avoir rendu l'Otan forte, « ce que même les démocrates de la gauche radicale et les faux républicains admettent ». (Crédits : BRENDAN MCDERMID)
Donald Trump a balayé lundi les nombreuses critiques sur ses menaces concernant l'Otan, assurant avoir rendu l'Alliance atlantique « forte » sous son mandat. Ce type de déclarations « sape notre sécurité à tous, y compris celle des Etats-Unis », a réagi le secrétaire général de l'Otan Jens Stoltenberg dans un communiqué au ton ferme.

Donald Trump, candidat républicain à la Maison Blanche, persiste et signe. Après avoir déclaré samedi ne pas vouloir protéger de la menace russe les pays de l'Otan « qui ne paient pas leur part », il est revenu lundi sur sa déclaration sans réitérer ses menaces, sans toutefois se dédire.

« J'ai rendu l'Otan forte et ça, même les démocrates de la gauche radicale et les faux républicains l'admettent », a estimé Donald Trump sur son réseau, Truth Social.

« Lorsque j'ai dit aux 20 pays qui ne payaient pas leur juste part qu'ils devaient payer, sans quoi ils ne bénéficieraient pas de la protection américaine, l'argent a coulé à flots, a-t-il affirmé. Mais maintenant que je ne suis plus là pour dire 'vous devez payer', voilà qu'ils recommencent ».

« Nous ne nous laisserons pas nous diviser », a affirmé le chef de la diplomatie polonaise Radoslaw Sikorski, invité, lundi, comme son homologue allemande Annalena Baerbock par le ministre français des Affaires étrangères, Stéphane Séjourné, à une réunion en mode « Weimar  » au château de La Celle-Saint-Cloud. Ce format permet des échanges réguliers entre Paris, Berlin et Varsovie.

« Soyons sérieux ! »

De son côté, le chancelier allemand Olaf Scholz a jugé lundi « irresponsables » et « dangereuses » les déclarations de Donald Trump. « Toute relativisation de la garantie d'assistance de l'Otan est irresponsable et dangereuse, et ne sert que les intérêts de la Russie », a-t-il déclaré lors d'une conférence de presse à Berlin avec son homologue polonais, Donald Tusk. « Personne ne doit jouer avec la sécurité de l'Europe », a-t-il ajouté. Donald Tusk a abondé dans son sens : les propos de l'ex-président américain Donald Trump (2017-2021) sont « une douche froide pour nous tous, en particulier pour ceux qui n'ont pas vraiment remarqué ou pris conscience de la menace réelle à laquelle nous sommes confrontés ».

Ce type de déclarations  « sape notre sécurité à tous, y compris celle des Etats-Unis », a aussi réagi aussi le secrétaire général de l'Otan Jens Stoltenberg dans un communiqué au ton particulièrement ferme. Autre réaction virulente, L'Otan celle du chef de la diplomatie européenne Josep Borrell. « Soyons sérieux ! Soyons sérieux ! L'Otan ne peut être une alliance à la carte », a-t-il lancé avant une réunion ministérielle de l'UE à Bruxelles.

« A l'époque où nous vivons, une alliance militaire ne peut fonctionner au gré de l'humeur du président des Etats-Unis, ce n'est pas: 'oui, non, demain, non, ça dépend'. Allons! l'Otan existe ou bien n'existe pas », s'est-il agacé.

Donald Trump, qui affrontera probablement le président Joe Biden lors de l'élection, reproche régulièrement aux alliés de l'Organisation du traité de l'Atlantique Nord de ne pas tenir leurs engagements en matière de dépenses militaires.

Trump demande la suspension d'une décision de justice

Donald Trump a demandé lundi à la Cour suprême des Etats-Unis de suspendre une décision d'appel lui déniant toute immunité pénale. Une cour fédérale avait en effet écarté le 6 février l'immunité pénale invoquée par l'ex président, rouvrant la voie à son procès à Washington pour tentative d'inverser illégalement les résultats de l'élection de 2020. « Nous ne pouvons pas accepter que la fonction présidentielle place ses anciens détenteurs au-dessus de la loi à tout jamais », ont écrit les trois juges d'appel dans leur décision unanime, confirmant celle prononcée en décembre en première instance par la juge Chutkan.

Pour les besoins de ce dossier pénal, « l'ancien président Trump est devenu le citoyen Trump, avec les mêmes protections que n'importe quel autre prévenu. Mais toute immunité relevant du pouvoir exécutif, qui aurait pu le protéger lorsqu'il était président en exercice, ne le protège plus contre ces poursuites », ont précisé ces juges.

Dans ce recours devant la Cour suprême, les avocats de Donald Trump réclament l'annulation de la décision d'appel. Ils demandent également à la Cour suprême, en attendant qu'elle accepte ou non de se saisir de ce recours, de la suspendre. La défense de Donald l'ancien président revendiquait une « immunité absolue » pour ses actes commis alors qu'il était à la Maison Blanche.

Visé par quatre inculpations pénales distinctes, le grand favori des primaires républicaines pour l'élection présidentielle de novembre cherche par ses multiples recours à passer en jugement le plus tard possible, en tout cas après le scrutin. Donald Trump s'est aussi rendu lundi dans un tribunal fédéral de Floride pour assister à une audience à huis clos dans l'affaire de sa gestion jugée négligente de documents officiels classés top secret.

(Avec AFP)