L'Otan répond à Trump qui s’est dit prêt à encourager la Russie à attaquer des pays de l'Organisation du traité de l'Atlantique Nord

Suggérer que les alliés de l'Organisation du traité de l'Atlantique Nord (Otan) pourraient manquer à leur obligation de protection sape les fondements de l'alliance et met en danger les militaires américains et européens, a déclaré dimanche Jens Stoltenberg dans un communiqué. Le secrétaire général de l'Otan répondait ainsi à des propos de Donald Trump, qui a déclaré qu'il ne garantirait pas la protection de l'Otan face à la Russie s'il était réélu.
Le secrétaire général de l'Otan, Jens Stoltenberg.
Le secrétaire général de l'Otan, Jens Stoltenberg. (Crédits : EVELYN HOCKSTEIN)

Le secrétaire général de l'Otan, Jens Stoltenberg, n'a pas tardé à répondre à Donald Trump, après ses déclarations tonitruantes ce samedi sur l'arrêt de la protection américaine aux pays de l'Otan qui ne payaient pas leur part s'il était réélu à la Maison Blanche. Le tout en ajoutant même qu'il « encouragerait » Moscou à s'en prendre à eux. Des propos qui ont soulevé l'indignation dans les pays européens de l'alliance mais aussi une réponse de Jens Stotenberg, obligé de rappeler les grands principes de l'Otan : « Toute suggestion selon laquelle les Alliés ne se défendront pas les uns les autres sape notre sécurité à tous, y compris celle des Etats-Unis, et expose les soldats américains et européens à un risque accru », a-t-il dit dans un communiqué. Pour Jens Stoltenberg, il n'y a pas d'hésitation : « Toute attaque contre l'Otan entraînerait une réponse unie et puissante ».

Article 5

Pour le président du Conseil européen Charles Michel, « des déclarations imprudentes sur la sécurité de l'Otan et la solidarité de l'article 5 ne servent que les intérêts de Poutine » et « n'apportent ni plus de sécurité ni plus de paix dans le monde ». L'article 5 stipule que si un pays de l'Otan est victime d'une attaque armée, chaque membre de l'Alliance considérera cet acte de violence comme une attaque armée dirigée contre l'ensemble des membres et prendra les mesures qu'il jugera nécessaires pour venir en aide au pays attaqué.

« Plutôt que d'appeler à la guerre et de promouvoir le chaos, le président Biden continuera à soutenir le leadership américain », a, de son côté déclaré Andrew Bates, porte-parole de la Maison Blanche, ajoutant qu'« encourager l'invasion de nos alliés les plus proches par des régimes meurtriers » était « consternant et insensé ».

Lors d'un meeting en Caroline du Sud samedi, Donald Trump, qui brigue l'investiture républicaine pour l'élection présidentielle de novembre aux Etats-Unis, a relaté une réunion avec des chefs d'Etat et de gouvernement de l'Otan alors qu'il était en fonctions.

Un échange avec Ursula Von der Leyen

« Un des présidents d'un gros pays s'est levé et a dit : eh bien, monsieur, si on ne paie pas et qu'on est attaqué par la Russie, est-ce que vous nous protégerez ? », a raconté l'ex-président républicain avant d'affirmer avoir répondu : « Non, je ne vous protègerais pas. En fait, je les encouragerais à faire ce qu'ils veulent. Vous devez payer vos factures ». L'ancien président américain a régulièrement accusé ses alliés de l'Otan de ne pas suffisamment contribuer au budget de l'Alliance atlantique. En campagne, il avait déjà menacé à plusieurs reprises de sortir de l'Otan s'il retournait à la Maison Blanche.

Le commissaire européen au Marché intérieur, Thierry Breton, a précisé dimanche sur LCI que Donald Trump faisait en fait référence à un échange en 2020 avec la présidente de la Commission européenne, Ursula Von der Leyen, au sujet de la défense de l'Union européenne.

La dernière rivale de Donald Trump aux primaires républicaines, Nikki Haley, a dénoncé la rhétorique de l'ex-président.

« Ne prenons pas le parti d'une brute qui tue ses opposants », a-t-elle affirmé en allusion à Vladimir Poutine. « Nous voulons que les alliés de l'Otan paient leur part, mais il y a des moyens d'obtenir cela sans (...) dire à la Russie: "faites ce que vous voulez avec ces pays-là"», a-t-elle ajouté.

Trump fait pression pour faire échouer une aide à l'Ukraine

Donald Trump, qui conserve une mainmise d'envergure sur le Parti républicain, a fait pression au cours des dernières semaines sur les élus de son camp au Congrès pour enterrer un projet de loi prévoyant le versement d'une nouvelle aide à l'Ukraine, mais aussi à Israël et Taïwan, ainsi qu'une réforme de la politique migratoire. D'un montant de 95 milliards de dollars, le projet de loi sera débattu la semaine prochaine.

La majorité de ces fonds reviendrait à l'Ukraine afin qu'elle reconstitue ses stocks de munitions, d'armes et d'autres besoins essentiels, alors que le pays entre dans une troisième année de guerre.

Commentaires 14
à écrit le 13/02/2024 à 2:42
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On ne peut pas lui retirer ses compétences pour manipuler les médias et faire le buzz.

à écrit le 12/02/2024 à 10:26
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@Math La France ne risquera pas non plus Paris pour sauver Berlin. C’est pourquoi l’Allemagne doit surmonter son pacifisme et renforcer son armée et son industrie d’armement. Cela inclut également la construction de notre propre force nucléaire. Au...

à écrit le 12/02/2024 à 10:18
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Les alliances sont des promesses de s’entraider en cas d’urgence. Il n’est pas certain que cette promesse soit tenue. Il existe de nombreux exemples dans l’histoire où des alliés ont trahi leurs alliés. Je ne ferais pas non plus confiance à la solida...

à écrit le 12/02/2024 à 10:09
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L'OTAN se décide à Washington et pallie l'absence de volonté souveraine de ce truc qui se dénomme l'UE. En UE la décision doit être prise à 27 autrement dit aucune décision n'est possible tant pour la défense que pour l'industrie et le reste. Lorsqu'...

à écrit le 12/02/2024 à 9:47
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Pourquoi s'offusquer pour de propos pleins de bon sens? Combien de célébrités du showbiz américain (e.g. Taylor Swift) votant essentiellement démocrate prendraient la défense d'escrocs financiers tels que Bernard Madoff ou Christophe Rocancourt?...

à écrit le 12/02/2024 à 8:43
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Trump joue fin, ce discours consistant à dire en substance l'argent américain ne doit profiter qu'aux américains ne peut que séduire l'électeur de base. Pour l'Europe cela sent très mauvais. Si Jean Yanne était de ce monde il pourrait faire un film...

à écrit le 12/02/2024 à 6:50
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Bonjour, en cas d'attaque nous ne pourrons compter que sur nous meme... les usa nous vendrai des armee au prix de l'or , mais ils est peux probable que nous puissons compter sur eux ... ( nous somme en 1939, politiquement parlant), les intérêts vit...

le 12/02/2024 à 7:46
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Kissinger, pendant la guerre froide avait été sibyllin mais plutôt claire sur la réalité du parapluie nucléaire américain.les USA ne risqueraient jamais New-York pour sauver Paris. La création de la force de frappe française découle de celà. Comme no...

à écrit le 12/02/2024 à 4:19
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C’est une manière de présenter les choses, avec des USA qui décident et seraient versatiles. Mais au fond: les USA sont intéressés par leur commerce en Asie et celui-ci est menacé. Ils savent déjà, vu les conditions d’engagement, qu’ils tiendront à p...

le 12/02/2024 à 6:53
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Bonjour exacte , avec une bonne alliance militaire entre nation européenne et le développement d'une armee européenne, nous n'aurons rien a crainds de la russie...

à écrit le 12/02/2024 à 2:41
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Balkans, Iraq, Syrie, Libye, Ukraine, Afghanistan....la liste des trahisons des USA envers leurs alliés est longue. Trump dit tout haut ce que les démocrates et les républicains font depuis toujours. Des guerres économiques au détriment de leurs alli...

à écrit le 12/02/2024 à 2:21
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En 1991, les USA ont demandé à l'Ukraine de renoncer à leur protection nucléaire en échange d'une garantie de sécurité américaine : résultat, les USA ont trahi la confiance des Ukrainiens ! En 2024, Trompe-le-bien-nommé annonce clairement avoir l'in...

à écrit le 12/02/2024 à 2:21
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En 1991, les USA ont demandé à l'Ukraine de renoncer à leur protection nucléaire en échange d'une garantie de sécurité américaine : résultat, les USA ont trahi la confiance des Ukrainiens ! En 2024, Trmpe-le-bien-nommé annonce clairement avoir l'int...

le 12/02/2024 à 10:16
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@Trompe Dans le mémorandum de Budapest de 1994, non seulement les États-Unis ont garanti la sécurité et l’intégrité de l’Ukraine, mais également la Grande-Bretagne et la Russie. En échange, l’Ukraine a remis à la Russie toutes les armes nucléaires p...

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