TTIP : le traité de libre-échange met-il à mal la liberté des citoyens ?

Par latribune.fr  |   |  320  mots
Manifestation à Berlin contre les traités CETA et TTIP.
Le traité transatlantique qui se négocie actuellement entre Bruxelles et Washington suscite les inquiétudes : des choix politiques et sociétaux fondamentaux seront-ils sacrifiés sur l'autel du libre-échange? Une enquête fouillée diffusée, hier mercredi, sur Arte, expose avec une grande clarté les enjeux de ce traité capital au travers d'entretiens avec des économistes orthodoxes ou contestataires, des opposants au Tafta/TTIP et de simples citoyens.

Depuis plusieurs années, l'Europe et les États-Unis négocient dans l'ombre un "Partenariat transatlantique de commerce et d'investissement" (plus connu sous le sigle TTIP, en anglais, pour Transatlantic Trade and Investment Partnership, mais également dénommé Tafta, pour Trans-Atlantic Free Trade Agreement). Cet accord, aboutissement d'une longue série de traités antérieurs, devra graver dans le marbre les nouvelles normes des relations commerciales entre les nations occidentales.

L'objectif, nous dit-on : mieux les armer pour contrer le poids grandissant de pays tels que la Chine ou l'Inde.

Le TTIP touche des domaines aussi variés que l'accès aux médicaments, la sécurité alimentaire, la culture ou le règlement des litiges entre États et entreprises. Des deux côtés de l'Atlantique, les politiques font miroiter les opportunités offertes en matière de croissance, de concurrence et d'emploi pour les 800 millions de citoyens-consommateurs de cette nouvelle zone de libre-échange.

Des critiques nombreuses et virulentes

Les opposants au traité arguent que, en faisant tomber les barrières réglementaires (brevets, normes environnementales, sanitaires, de sécurité), le traité protégerait avant tout les grandes entreprises et leurs actionnaires, au détriment des populations et de leurs droits civiques, notamment en matière de protection de la vie privée. Certains crient au déni de démocratie et au sacrifice des souverainetés nationales. La mise en place de tribunaux d'arbitrage pourrait ainsi faire condamner les États qui refusent actuellement la culture des OGM ou l'exploitation du gaz de schiste au nom du principe de précaution par exemple.

Quel avenir alors pour le type de société, les choix culturels et environnementaux, bâtis par la vieille Europe et ses démocraties ?

Avec cette enquête fouillée, qui interroge économistes orthodoxes ou contestataires, opposants au Tafta et simples citoyens, les enjeux de ce traité capital nous sont exposés avec une grande clarté.