Grâce au TTIP, la France espère exporter plus de fromages et de vins aux Etats-Unis

Les producteurs français misent beaucoup sur le Tafta et la levée des barrières non-tarifaires pour augmenter leurs exportations à destination de Washington, leur premier marché hors UE.
La France exporte chaque année 2 milliards d'euros de vins et spiritueux vers les Etats-Unis, en majorité des indications géographiques protégées (IGP).

Les producteurs français partent à la conquête des Etats-Unis. Du moins les fabricants de produits laitiers et de vin espèrent-ils pouvoir exporter davantage outre-Atlantique grâce au TTIP (ou Tafta en français) en cours de négociation, ont expliqué des responsables mardi 24 mars.

"La position de l'industrie laitière est offensive: nous sommes prêts à la mise à zéro des droits de douane dans les deux sens", a ainsi expliqué Gérard Calbrix, économiste à l'Association française de la transformation laitière (Atla), lors d'un colloque organisé à Paris par le think tank Saf agr'IDées, sur le traité en discussion entre Bruxelles et Washington.

Deux usines agréées seulement, en Espagne et en Grèce

Les fabricants réclament notamment la levée des barrières non-tarifaires. "Le marché américain est très protégé par des prétextes sanitaires", a souligné Gérard Calbrix. Par exemple, pour exporter aux Etats-Unis des produits laitiers frais fabriqués en Europe, il faut "que l'usine soit construite selon les normes américaines, ce qui est très long et très coûteux", selon lui. Seules deux usines sont agréées, en Espagne et en Grèce.

"Les Américains ne sont pas très motivés" sur le volet laitier des négociations de libre-échange car "ils n'ont pas d'avantage compétitifs en Europe", que ce soit sur la qualité ou les prix, estime l'économiste. En revanche, les Etats-Unis s'avèrent être le premier client de la France hors de l'UE, qui leur vend 200 millions d'euros de produits laitiers par an, à 80% du fromage. Depuis l'embargo russe sur les produits agroalimentaires, les Etats-Unis sont aussi devenus le premier débouché de l'UE.

Éliminer quelques freins à l'export de vins

Les producteurs de vin espèrent quant à eux "éliminer certains freins résiduels à l'exportation", a expliqué Nicolas Ozanam, de la Fédération des exportateurs de vins et spiritueux de France (FEVS). Son adjoint Pierre Genest précise ainsi à La Tribune qu'il est par exemple très compliqué d'exporter des vins biologiques de l'autre côté de l'Atlantique "car les standards ne sont pas compatibles, la notion de "bio" diffère aux Etats-Unis et dans l'Union européenne". Or la demande de vin bio monte aux Etats-Unis, assure-t-il, ce qui représente un créneau supplémentaire pour le secteur à ne pas négliger.

Sont aussi dans leur ligne de mire les réglementations sanitaires américaines, "très lourdes et mal adaptées", souligne Nicolas Ozanam. Ce qui génère des coûts assez importants, traduit Pierre Genest. D'où l'idée de simplifier là encore la réglementation en matière de procédure de certification sécuritaire, publique ou sanitaire.

Deux milliards d'euros par an

Enfin, le sort des indications géographiques protégées (IGP) est également surveillé de près. Pour rappel, la France exporte chaque année deux milliards d'euros de vins et spiritueux vers les Etats-Unis, en majorité des IGP. Bien qu'un accord bilatéral entre Bruxelles et Washington a déjà été signé en 2006 dans le domaine du vin et des spiritueux, quelques appellations ne sont pas encore pleinement reconnues par les Etats-Unis, poursuit Pierre Genest. C'est notamment le cas du Champagne. C'est pourquoi l'on peut encore y voir du "Champagne" américain de Californie. C'est l'un des points de crispation dans les négociations, confie le directeur général adjoint de la fédération.

Mais celle-ci ne désespère et avec la signature de l'accord, si tant est qu'il voit le jour, elle compte bien obtenir la reconnaissance pleine et entière de 17 appellations d'origine, dont sept françaises, parmi lesquelles: Burgundy (Bourgogne), Chablis, Champagne, Claret, Haut Sauterne, Moselle et Sauterne.

Pas de date

Reste à savoir si et quand un tel partenariat puisse être conclu. En tout cas, pour Edgars Rinkevics, chef de la diplomatie de la Lettonie qui assure la présidence semestrielle de l'UE, ce ne sera pas pour cette année. "Durant notre présidence et la suivante, celle du Luxembourg, les négociations ne seront vraisemblablement pas conclues", a-t-il déclaré mercredi 25 mars à la presse en marge d'une réunion informelle de ministres européens du Commerce à Riga.

"Nous avons examiné la stratégie globale en vue d'aboutir à un accord, mais nous ne pouvons pas exclure que cela prenne plus de temps", a dit M. Rinkevics. "La volonté politique est là mais pour un tango, il faut être deux", a-t-il ajouté.

"Nous ne pouvons pas citer une date" pour la conclusion des négociations, a déclaré de son côté la commissaire européenne au Commerce Cecilia Malmstroem, ajoutant toutefois que les deux parties souhaitaient les achever "sous l'administration d'Obama" soit avant janvier 2017.

Commentaires 13
à écrit le 19/04/2015 à 15:06
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Et en échange, on va être innondé de viandes aux hormones et aux antibiotiques, des fruits et légumes OGM a tout va. Ben merci, je suis en train de réver là...

à écrit le 26/03/2015 à 11:14
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facile de critiqué sans cesse les US ,je suis associé dans une entreprise qui exporte du fromage aux states , une PME de type coopérative , CA etat unis 2.5 millions euros , ils sont tres exigeant niveau sanitaire mais pas plus que certains pays eur...

à écrit le 26/03/2015 à 8:08
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Vous pouvez toujours espérer, mais cela ne sera pas le cas. Il vont nous "casser" la qualité de ce que l'on produit afin d'être a niveau!

à écrit le 25/03/2015 à 21:07
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Du vin et du fromage. Quelle ambition !

le 26/03/2015 à 3:54
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c'est ce qui permet de payer le physicien qui lui, est une charge nette pour la nation

à écrit le 25/03/2015 à 20:00
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J'espère sincèrement que ce traité ne verra jamais le jour. Les EU vont tuer nos économies. On vendra peut être un peu de fromages et de vin, mais on sera écrasé sous les céréales, la viande... De plus, le traité prévoit une juridiction hors-état, qu...

à écrit le 25/03/2015 à 19:01
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Pour les amerloques la France n'est que le vin et le fromage et c'est tout !!! par contre eux, ils vont nous renfiler leur vielle camelote industrialisée et des services à la pelle…. pauv' France…

à écrit le 25/03/2015 à 18:17
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NON ,le peuple français dans sa grande majorité est contre ce traite , et je déconseille vivement à nos représentants de céder aux pressions des racketteurs ,sous peine de graves désordres dans le pays qui sait se retrouver comme le 11/01 . Le peuple...

à écrit le 25/03/2015 à 17:48
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ouais et les céréaliers et les éleveurs de vaches à viande vont couler....

à écrit le 25/03/2015 à 17:13
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Et nos balles de ping pong font elles parties aussi du deal ! Si oui ....c est une grande victoire de nos négociateurs. Tapis rouge quand on connaîtra leurs noms avec défilé sous l arc de triomphe !!!!!.

à écrit le 25/03/2015 à 17:12
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Les européens se font des illusions: ils ouvriront leurs barrières pour laisser affluer les produits américains, au risque de déstabiliser l'agriculture europeenne. En contrepartie , les EU trouveront toujours des prétextes ( sanitaires, écolos, norm...

à écrit le 25/03/2015 à 16:46
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totalement stupide : de nombreuses régions en Europe n'ont pas le poindre produit français !!! regardez l'Europe avant les US !!!!!! simple question de bon sens !!!! mais nos fonctionnaires et autres n'en n'ont pas le premier sous

le 25/03/2015 à 19:04
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Ce qui n'empêche qu'ils n'aient pas le "dernier sous" !! ;-)

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