TTIP/Tafta : le vice-chancelier allemand ne croit plus à la conclusion du traité.

Par latribune.fr  |   |  339  mots
Le patron du SPD allemand et vice-chancelier Sigmar Gabriel estime que les négociations sur le traité de libre échange entre les Etats-Unis et l'Europe ont échoué car les Européens n'ont pas à céder aux "exigences" des USA.
Le vice-chancelier allemand Sigmar Gabriel estime que le traité de libre échange entre les Etats-Unis et l'Europe ne peut être signé en raisons des "exigences" des USA.

Les négociations entre Européens et Américains pour mettre sur pied un vaste traité de libre-échange (TTIP ou Tafta) ont échoué, a estimé dimanche le vice-chancelier allemand, Sigmar Gabriel (SPD).

"Les discussions avec les Etats-Unis ont de facto échoué car nous, Européens, ne devons bien sûr pas céder à leurs exigences", a affirmé M. Gabriel, par ailleurs ministre de l'Economie, sur la chaîne de télévision publique ZDF. "Rien n'avance", a-t-il souligné.

La contestation en Allemagne est vive concernant l'accord en cours de négociation, y compris au sein de la coalition au gouvernement. Si les sociaux-démocrates, comme M. Gabriel, sont de plus en plus nombreux à ne plus y croire, Angela Merkel continue de défendre ce projet.

"Cet accord (est) absolument juste et important et dans l'intérêt absolu de l'Europe", avait déclaré la chancelière allemande fin juillet.

De plus en plus de complications

Les négociateurs de l'UE et des Etats-Unis ont entamé en 2013 des discussions pour créer la plus grande zone de libre-échange au monde. Ils espèrent toujours boucler les discussions avant la fin de l'administration Obama, à la fin de l'année 2016.

Mais cette perspective est de moins en moins tenable face à l'opposition de pays comme la France et la mobilisation citoyenne. Le choix du Royaume-Uni de quitter l'Union européenne est encore venu compliquer la donne. En coulisses, des diplomates sont convaincus que les négociations devront être suspendues au moins jusqu'après les élections en France et en Allemagne en 2017.

Concernant l'accord de libre-échange entre l'UE et le Canada, M. Gabriel s'est montré plus favorable et a promis de se battre pour qu'il soit ratifié en Allemagne.

Les Parlements nationaux, ainsi que le Parlement européen, vont devoir se prononcer pour l'adoption du traité de libre-échange UE-Canada (Ceta). Une concession faite par la Commission européenne, qui négocie au nom des Etats membres sur les questions commerciales, face à la pression de pays comme la France et l'Allemagne.