Ukraine : des bombardements privent la centrale nucléaire de Zaporijjia d’alimentation électrique

Par latribune.fr  |   |  374  mots
Les générateurs diesel de l'usine ont chacun suffisamment de carburant pour au moins dix jours. (Crédits : Reuters)
D’après l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), cette centrale annexée par la Russie n’est plus alimentée que grâce à des générateurs diesel.

La situation devient critique. La centrale nucléaire ukrainienne de Zaporijjia a perdu sa dernière source d'alimentation électrique externe en raison de nouveaux bombardements et s'appuie sur des générateurs d'urgence, a déclaré samedi l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA). Le site occupé puis annexé par la Russie se procure "l'électricité dont il a besoin pour le refroidissement du réacteur et d'autres fonctions essentielles de sûreté et de sécurité nucléaires" uniquement grâce à des générateurs diesel, a ajouté l'organisme onusien dans un communiqué.

"La connexion a été coupée vers une heure du matin, heure locale", a précisé l'AIEA, qui dit se baser sur "des informations officielles en provenance d'Ukraine" ainsi que sur "des rapports de son équipe" de quatre experts présents dans la plus grande centrale nucléaire d'Europe. "La reprise des bombardements, frappant la seule source d'énergie externe de la centrale, est totalement irresponsable", a réagi le directeur général de l'AIEA Rafael Grossi.

Eviter un accident nucléaire

"Je vais bientôt me rendre en Fédération de Russie, puis retourner en Ukraine, pour convenir d'une zone de protection et de sûreté nucléaire autour de la centrale. C'est un impératif absolu et urgent", a-t-il martelé. A l'aube, l'opérateur ukrainien Energoatom a écrit sur Telegram que "la dernière ligne de connexion a été endommagée et déconnectée" en raison de bombardements russes. Bien que les six réacteurs soient à l'arrêt, ils ont encore besoin d'électricité pour les fonctions vitales de sûreté et de sécurité nucléaires.

Les générateurs diesel de l'usine ont chacun suffisamment de carburant pour au moins dix jours. Rafael Grossi était a Kiev jeudi pour discuter l'établissement d'une zone de protection autour de la centrale, visée régulièrement par des tirs ayant déjà provoqué plusieurs coupures de courant depuis le mois d'août et dont Russes et Ukrainiens se renvoient mutuellement la responsabilité. "Nous continuons à dire ce qu'il faut faire, c'est-à-dire essentiellement éviter un accident nucléaire à la centrale, ce qui reste une possibilité très, très claire", avait-il fait valoir.

(avec AFP)