Ukraine : les propos d'Emmanuel Macron sur la Russie font sortir de ses gonds le ministre des affaires étrangères ukrainien

Par latribune.fr  |   |  629  mots
"Je pense, et je lui ai dit (à Vladimir Poutine), qu'il a fait une erreur historique et fondamentale pour son peuple, pour lui-même et pour l'Histoire" (Emmanuel Macron) (Crédits : PIROSCHKA VAN DE WOUW)
Le ministre ukrainien des Affaires étrangères a déclaré samedi que la France ferait mieux de "remettre la Russie à sa place" plutôt que de chercher à éviter d'humilier Moscou afin de préserver les canaux diplomatiques.

Dmitro Kouleba, le ministre ukrainien des Affaires étrangères est sorti de ses gonds ce samedi à la lecture de l'interview d'Emmanuel Macron dans la presse régionale française. Il a en effet déclaré que la France ferait mieux de "remettre la Russie à sa place" plutôt que de chercher à éviter d'humilier Moscou afin de préserver les canaux diplomatiques, comme l'a indiqué le chef de l'Etat français, qui a proposé la médiation de la France dans le conflit et a mis en garde contre une humiliation de la Russie pour maintenir des liens diplomatiques.

"Les appels à éviter d'humilier la Russie ne peuvent qu'humilier la France ou tout autre pays. Car c'est la Russie qui s'humilie", a réagi sur Twitter le ministre ukrainien des Affaires étrangères, Dmitro Kouleba

"Nous ferions tous mieux de nous concentrer sur la façon de remettre la Russie à sa place. Cela apportera la paix et sauvera des vies", a ajouté le chef de la diplomatie ukrainienne.

Interrogé sur cette offre de médiation, un conseiller de la présidence ukrainienne a répondu: "Tant que nous n'aurons pas reçu toutes les armes, tant que nous n'aurons pas renforcé nos positions, tant que nous n'aurons pas repoussé (les forces russes, ndlr) le plus loin possible des frontières de l'Ukraine, il n'y aura pas lieu de négocier".

Emmanuel Macron n'est pas encore allé en Ukraine

La France a aussi envoyé des armes, notamment six canons Caesar qui ont été prélevés sur le stock des forces françaises. Emmanuel Macron a précisé qu'il avait demandé aux industriels d'accélérer la production d'armements. Mais malgré un soutien militaire et financier à l'Ukraine, le chef de l'Etat ne s'est toujours pas déplacé à Kiev pour afficher ouvertement un soutien politique comme d'autres leaders européens l'ont fait. Il s'agit pourtant d'une demande des Ukrainiens. Emmmanuel Macron a précisé cependant qu'il ne l'excluait pas.

"Je pense, et je lui ai dit (à Vladimir Poutine), qu'il a fait une erreur historique et fondamentale pour son peuple, pour lui-même et pour l'Histoire", a-t-il déclaré.

La Russie occupe maintenant 20% du territoire ukrainien. Les pays occidentaux, les États-Unis en tête, ont fourni à l'Ukraine des armes à longue portée. Kiev a réclame néanmoins des armes encore plus puissantes.

L'administration Biden fournira notamment le lance-roquettes multiple mobile M142 (HIMARS), qui a une portée de plusieurs centaines de kilomètres.

Pour le négociateur ukrainien David Arakhamia, l'Ukraine veut renforcer ses positions militaires sur le terrain grâce aux nouvelles livraisons d'armes occidentales avant de reprendre les négociations de paix avec la Russie.

"Nos forces armées sont prêtes à utiliser (les nouvelles armes, ndlr) (...) et je pense alors que nous pourrons entamer un nouveau cycle de négociations à partir de positions renforcées", a déclaré David Arakhamia à la télévision ukrainienne.

Les Ukrainiens ont repris Sievierodonetsk

Les autorités ukrainiennes ont déclaré avoir repris une partie de la ville industrielle de Sievierodonetsk où l'armée russe concentre son offensive pour prendre le contrôle du Donbass et que ses forces armées pourraient conserver cette zone reprise pendant deux semaines, alors que les combats faisaient toujours rage samedi. Le ministère russe de la Défense a quant à lui déclaré ce samedi également que son armée a abattu un avion de transport militaire ukrainien transportant des armes et des munitions près du port d'Odessa. Le ministère a aussi indiqué que des missiles russes ont frappé un centre d'entraînement d'artillerie dans la région de Soumy où travaillaient des instructeurs étrangers. Il a jouté qu'une autre frappe avait détruit une position de "mercenaires étrangers" dans la région d'Odessa.

(Reuters)